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Tolkien et ses créatures

Elbakin.net
October 24, 2017
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Tolkien et ses créatures

Ou pourquoi faire si complexe quand un seul groupe ethnique aurait suffi.

Elbakin.net

October 24, 2017
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Transcript

  1. Présentation générale • 1. qui : typologie des créatures •

    2. pourquoi : réflexion sur la variété de ces créatures d’un point de vue interne • 3. comment : réflexion sur le mode de création d’un point de vue externe
  2. I A. Les anthropoïdes • les elfes (premiers nés, sensibilité

    avec la nature, répartis en clans, esprits immortels, prisonniers du monde) • les humains (en 4 variations) (marchent vers l’ouest, rencontrent les elfes qui leur ressemblent, variantes évolutives entre les peuples : espérance de vie, corpulence, appétence, maîtrise technologique, talents)
  3. • les nains (créateur différent des humains et des elfes

    : le Vala Mahal, Aulë, las d’attendre les enfants d’Iluvatar, a créé sept êtres doués de raison qui sont devenus les sept pères des Nains. Domaine de prédilection : montagne, minéraux, artisanat) • les Gobelinoïdes (origine incertaine, statures variables entre le hobbit et l’humain, longs bras, crocs, jambes arquées, peau allant de l’olivâtre au noir, sang noir. Pas vraiment de peau verte) • Les Hobbits (découverte tardive, branche de l’humanité, Grandes Gens plus proches d’eux que des elfes ou des nains, origine inconnue d’eux-mêmes, pas d’archives antérieures au 3ème Age et leur migration vers l’ouest. Se distinguent en 3 peuples avec coutumes et tempéraments spécifiques.)
  4. Préjugés à relativiser • Les oreilles des elfes : «

    Son parler et sa prestance étaient propres à ceux de l’ancien royaume du Doriath, et même les Elfes pouvaient le prendre à première vue pour l’un des membres des nobles maisons des Noldor », description d’Adanedhel, un homme dans Les Enfants de Hurin, Chapitre 10 • leur végétarisme : « le fumet de viande rôtie était si alléchant » Le Hobbit, Chapitre 8, lors d’un banquet chez les elfes) • L’alcoolisme des nains • Le manichéisme d’une race • Les peaux-vertes : « ils sont courts, larges, ont le nez plat, la peau jaunâtre, une grande bouche et les yeux bridés » Lettre 210, JRR Tolkien Lettres
  5. B. Créatures naturelles • Animaux : animaux communs et êtres

    vivants dotés de capacités particulières. Animaux doués de parole ou intelligence inhabituelle ou encore spécificités physiques allant jusqu’au gigantisme. • Végétaux : plus rares, huorns (arbres se déplaçant sur leurs racines) et ents (leurs bergers à l’apparence arbresque) sont les principaux. Naissance proche de celle des nains, Y avanna la valie ayant demandé à Iluvatar des gardiens de la nature. • Minéraux : matériaux pour les corps des trolls et des géants de pierre. Utilisés par les Drùedain, capables d’animer une statue de pierre.
  6. C. Créatures surnaturelles • Esprits/Monstres/Ombres : Ainurs (Valar, Maiar), Ungoliant,

    dragons, le guetteur de l’eau, monstres ailés des Nazgûl, êtres des tertres, spectres, parjures et vampires. Dans une certaine mesure, soleil et lune ( le soleil étant féminin, et la lune masculin) Apparence humaine, d’animaux ou des formes sans équivalents, d’esprits animant un corps (ou un semblant de corps) ou esprits de défunts sous formes d’ombres hantant le monde.
  7. ll A. un kaléidoscope de l’humanité • Différents stades d’évolution

    Dans l’appendice E du Seigneur des Anneaux, on apprend que les elfes vivants à Valinor inventent et maîtrisent l’écriture bien avant les peuples à l’est de Belegaer • Différences culturelles, technologiques « il n’est pas aisé pour nous de faire la différence entre deux mortels » (propos d’un elfe, Seigneur des Anneaux, Tome 1)
  8. • Différences de modes de vie « Les gens de

    la Cité usaient peu souvent de chevaux » (contrairement aux Rohirrim, Seigneur des Anneaux, Tome 3) • Différence des rapports à la mort « Les Eldars virent pour la première fois le rapide déclin de la vie des Humains et la lassitude mortelle qu’eux-mêmes ignoraient » (Le Silmarillion, chapitre 17)
  9. B. Une nature active • Une perception particulière : perception

    du monde qui échappe aux mortels, sagesse et expérience de nombreuses vies d’hommes. • Une implication inespérée : donner la parole à la nature implique qu’elle fait partie du même monde que les bipèdes avec ses propres intérêts dans les conflits.
  10. C. l’implication du surnaturel • influencer le cours des événements

    : différents intérêts, certains s’occuperont du monde, d’autres ne serviront que leurs propres intérêts en se désintéressant du reste. • Donner de l’exotisme : le dragon veillant sur son trésor, le gardien des tombes : imaginer qu’une créature est là depuis des siècles à attendre peut intimider l’aventurier moyen.
  11. LLL A. Recréer l’humanité • S’inspirer du réel : •

    Les Hobbits : certaine vision de la paysannerie anglaise, gens simples qui s’occupent de leurs affaires, se méfient naturellement de ce qui vit hors de leurs frontières, ont le courage et l’abnégation du bon sens pour ce qui doit être fait. • Les Elfes : forme d’humain idéal, alliant grâce, sagesse et bonté mais aussi sensible à la jalousie, la colère, l’orgueil et la mélancolie. • Les Nains : beaucoup de traits culturels issus de la tradition juive (coutumes mortuaires, composantes linguistiques entre autres). • Les Gobelinoïdes : ni récit, ni témoignage sur leurs cultures, seules observations d’orques hors des batailles montrent des comportements d’humains querelleurs, égoïstes, tyrannisés, cruels et ambitieux, voire sévèrement disciplinés.
  12. • Créer une illusion de réel : Peuples différents avec

    cultures, coutumes, identités propres. Par exemple, la langue sémitique des nains, avec des radicaux trilitères comme Kh-z-d, les consonnes à elles seules suffisent à signifier « nain », les voyelles permettent de préciser les détails. • Renoncer à l’omniscience : l’absence de données historiques sur certaines races, comme leurs origines ou leurs habitudes culturelles, renforcent l’illusion de réel du monde créé.
  13. B. Faire parler la nature • Animer l’immobile: Les Ents

    : semblables à toute une forêt qui marche, avec leur propre langage, sous une forme mi-humaine, mi- arbre. Différents des huorns qui ont l’apparence d’arbres se mouvants sur leurs racines Les trolls : en dérision des ents, créatures des contrées sauvages, épaisses de corps et d’esprits. • Donner un langage • Donner un atout: Les animaux parlants ou géants : fidèlement inspirés de ceux que nous connaissons, leurs habilités particulières servant le récit, en tant que messager ou monture
  14. C. Recréer le surnaturel • Intégrer l’insondable au monde :

    • Incarnation des étoiles, du soleil et de la lune pour expliquer rationnellement les choses. • Interroger sur le sens de l’éternité et sur la libération : • les créatures mortes-vivantes, les dragons et autres êtres immortels permettent de s’interroger sur la mortalité, la vie et ce qu’on fait de ce temps.
  15. Conclusion Les créatures de Tolkien sont aussi nombreuses que variées,

    elles peuvent être classées en races avec chacune sa culture, sa langue et son identité propre. Certaines créatures ont des capacités utiles à l’avancée de l’histoire, d’autres ne sont là que pour apporter de l’exotisme. Par la variété de sa création, l'auteur s'autorise à explorer les facettes de l'humanité tout en proposant une histoire originelle pour chaque peuple, recontextualiser la place de la nature dans les actions des protagonistes, permettre une réflexion sur la vie, la mort, l'éternité, pour qui prend le temps de s'interroger.