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ecvmdt2016 – Presentations

ecvmdt2016 – Presentations

Students presentations for the end of the semester 2 (end of september 2015 to early december 2015). Part of the Master on typographic design at ECV France in 3 semesters.

Read more about it here: http://porchez.com/ateliertypo/751/ecv-2015-students-presentations

Jean François Porchez

December 14, 2015
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Transcript

  1. ECVMDT2016 MASTER DESIGN TYPOGRAPHIQUE AU MENU, 14 décembre 2015 –

    promo 2016 Projet éditorial 8 images – 8 mn par groupe Travaux 6 images – 3 mn par étudiant, en anglais
  2. 1/2/3.Hans Neuburg, Zurich/ Schweiz Annonces, 16 x 24 cm, pour

    des tissus artificiels, avec grille d’assemblage logiquement appliquée. 4.Karl Gerstner, Basel/Schweiz Annonce de page entière pour des quotidiens. 5.Karl Gerstner, Basel/Schweiz Annonce de demi-page pour des quotidiens 6.Gottfried Honegger-Lavater, Zurich, Schweiz Page double, A4, A diagonale, d’une brochure. 10.W.A.Dwiggins Towards a Reform of the Paper Currency, New York, 1932 11. Famille typographique Milton Glaser 12. Famille typographique Seymour Chwast 13.Push Pin Studio, c. 1970 Seymour Chwast 14.Eye magazine N°83 Couverture 15. Las Vegas Strip, 1965. © Denise Scott Brown 7.Gruppe 21, marque image 8. Guggenheim+Co, Zurich Marque lettres 9. Schweizerische Television Projet de marque-image Contestation du modernisme / Esthétique postmoderne
  3. A BCDEFGHIJKLM NOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmn opqrstuvwxyz 0123456789 (), ‘’“”.:´` ¨-– —

    ò ó öúü œ à á â èé ë $€ ÁÄÈÉË Ì Í Ï ÒÓÖÙÚÜ ff ffififl JANNON By l’imprimerie Nationale, RABELAIS JANNON,1680 Le Jannon, garalde du XVIIe siècle, est employé par l’Imprimerie royale et sera ultérieurement considéré comme le modèle originel du Garamond. 3 1 p t Typeface
  4. 19 CAROLINE CARRILLO - ARNAUD DUPONT projet identité visuelle 18

    CAROLINE CARRILLO - ARNAUD DUPONT projet identité visuelle 22 CAROLINE CARRILLO - ARNAUD DUPONT projet identité visuelle 7 CAROLINE CARRILLO - ARNAUD DUPONT projet identité visuelle ENTRE PRISE F R ANÇAIS E - 2015 - c ENTRE PRISE F R ANÇAIS E - 2015 - c ENTRE PRISE F R ANÇAIS E - 2015 - c 24 Arnaud Dupont La Française de Tricot 2015 6 la francaise de tricot ENTRE PRISE F R ANÇAIS E - 2015 - c
  5. 31 AROLINE CARRILLO - ARNAUD DUPONT rojet identité visuelle 32

    CAROLINE CARRILLO - ARNAUD DUPONT projet identité visuelle 37 CAROLINE CARRILLO - ARNAUD DUPONT projet identité visuelle 34 CAROLINE CARRILLO - ARNAUD DUPONT projet identité visuelle Arnaud Dupont La Française de Tricot 2015
  6. Aa Gg Mm Ss Yy Bb Hh Nn Tt Zz

    Cc Ii Oo Uu Dd Jj Pp Vv Ee Kk Qq Ww Ff Ll Rr Xx Montgol�er inventa les ballons Ce Bon Chabrol SPANISH PROVERBS Sardinerie Les courses de taureaux de Dax STEEL & WOOD Jolie fête des Mères REQUESTING DIGNIFIED TYPES Southern girls KERNING REORGANIZED un gaulois est mort 0123456789 {(“‹¢€$¥£¤%©®›”)} [«#&�����»]_,.?! Arnaud Dupont Revival 2015
  7. 8 ARNAUD DUPONT - CAROLINE CARRILLO Cartes invitation 11 ARNAUD

    DUPONT - CAROLINE CARRILLO Programme 19 ARNAUD DUPONT - CAROLINE CARRILLO oo ies 7 ARNAUD DUPONT - CAROLINE CARRILLO es Arnaud Dupont TDC62 2015
  8. Romain Grucker & Antonin Bertrand • Contrainte & création —

    14.12.2015 Il existe depuis toujours un dialogue inévitable entre le design et la techno- logie. Il naît de cette relation une di er ité in nie en endrée oit ar une orte in uence oit ar une o onté d’émancipation vis-à-vis des outils technologiques. artant de ce con tat nou a on ait le choix de réunir différents acteurs de la scène typographique internationale et ainsi mettre en lumière cette relation lors d’un aparté utopique. me • in uence de a tec no o ie ur e de i n
  9. Romain Grucker & Antonin Bertrand • Contrainte & création —

    14.12.2015 Conce t • a Con er ation Fragments de textes reconstitués en une conversation eter Bi ak Mattew Carter Emily King rik an B ok and ranck C imero Fred Smeijers Jan Middendorp Sandra Chamaret
  10. Romain Grucker & Antonin Bertrand • Contrainte & création —

    14.12.2015 Le titre • Contrainte & Création
  11. Romain Grucker & Antonin Bertrand • Contrainte & création —

    14.12.2015 La technologie, vecteur d’une création nouvelle
  12. antoninbertrand.com Antonin Bertrand • Shoooz — 14.12.2015 Robert Mallet-Stevens 09.10.

    — 12.10.2015 13, rue Lafayette 75009, Paris Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Ricardo Bofill. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. L’univers de Shoooz gravite autour d’un modèle de chaussures de sport unique et propose à des artistes d’horizons diverses de s’associer et de créer, sous leurs directives, un modèle exclusif représentatif de leurs travaux. Model uniquede sneakers customisé par de nombreux artistes www.shoooz.com [email protected] Nafsika Skourti 09.10. — 12.10.2015 13, rue Lafayette 75009, Paris Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Ricardo Bofill. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. L’univers de Shoooz gravite autour d’un modèle de chaussures de sport unique et propose à des artistes d’horizons diverses de s’associer et de créer, sous leurs directives, un modèle exclusif représentatif de leurs travaux. Model uniquede sneakers customisé par de nombreux artistes www.shoooz.com [email protected] Ricardo Bo ll 09.10. — 12.10.2015 13, rue Lafayette 75009, Paris Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Ricardo Bofill. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. L’univers de Shoooz gravite autour d’un modèle de chaussures de sport unique et propose à des artistes d’horizons diverses de s’associer et de créer, sous leurs directives, un modèle exclusif représentatif de leurs travaux. Model uniquede sneakers customisé par de nombreux artistes www.shoooz.com [email protected] Scheltens & Abbenes 09.10. — 12.10.2015 13, rue Lafayette 75009, Paris Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Ricardo Bofill. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. L’univers de Shoooz gravite autour d’un modèle de chaussures de sport unique et propose à des artistes d’horizons diverses de s’associer et de créer, sous leurs directives, un modèle exclusif représentatif de leurs travaux. Model uniquede sneakers customisé par de nombreux artistes www.shoooz.com [email protected] Jean-Baptiste Fastrez 09.10. — 12.10.2015 13, rue Lafayette 75009, Paris Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Ricardo Bofill. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. L’univers de Shoooz gravite autour d’un modèle de chaussures de sport unique et propose à des artistes d’horizons diverses de s’associer et de créer, sous leurs directives, un modèle exclusif représentatif de leurs travaux. Model uniquede sneakers customisé par de nombreux artistes www.shoooz.com [email protected] Bráulio Amado 09.10. — 12.10.2015 13, rue Lafayette 75009, Paris Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Ricardo Bofill. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. L’univers de Shoooz gravite autour d’un modèle de chaussures de sport unique et propose à des artistes d’horizons diverses de s’associer et de créer, sous leurs directives, un modèle exclusif représentatif de leurs travaux. Model uniquede sneakers customisé par de nombreux artistes www.shoooz.com [email protected] 13 rue lafayette 75009 Paris 01 45 94 03 12 www.shoooz.com [email protected]
  13. antoninbertrand.com Antonin Bertrand • Revival — 14.12.2015 ExTypographia ABCDEFGHIJKLMNOPQRST UVWXYZ([&?!€$])

    abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 0123456789 - – — “”‘’*.,:;·… fiflæœ àáâãäåçèéêëìíîïñòóôõöšùúûüýÿž ÀÁÂÃÄÅÆÇÈÉÊËÌÍÎÏIÑÒÓÔÕÖŒŠÙÚÛÜÝŸŽ POLITICIANS IN NEED OF VOTES HAVE OFTEN SOUGHT A BLAST OF ROCK AND ROLL TO BOOST THEIR STREET CRED. SO IT WAS THAT ANGELA MERKEL, THE GERMAN ELECTION CANDIDATE TERMED ‘FRUMPY’ BY UNKIND CRITICS, turned to the thrusting sexual charisma of big-lipped Mick Jagger and the Rolling Stones as the apparently perfect carrot to the baby boom generation. Merkel’s party, the Christian, adopted an appropriately titled track, ‘Angie’, from the Stones’ album Goats Head Soup, as its campaign theme tune. At a recent Dresden campaign rally, when Merkel finished speaking and the strains of ‘Angie’ filled the air, party officials presumably hoped that the somewhat.
  14. Romanée de Jan Van Krimpen devient Marronnée — De 1928

    à 2015 57 Points 268 Points 74 Points 62 Points 50 Points 38 Points 26 Points 14 Points 79 Points 28 Points Marro ET SE RECRÉE ICI. nnée : se lit s'épanouit et s'écrit, vit et se rajeunit, et sévit, s'étrécit revit et se bâtit, et se rétrécit, séduit s'épanouit et s'établit et sourit, s'ensuit et se poursuit, s'approfondit et s'enrichit, s'ébahit et s'éblouit, s'accomplit et s'établit, s'élargit… se construit et se déconstruit, s'épaissit et s'embellit… D'AMSTERDAM À PARIS De Haarlem à Nantes De Den Haag à Bordeaux D’Alkmaar à Caen D'Eindhoven à Montpellier De Maastricht à Marseille De Nijmegen à Grenoble D'Arnhem à Lyon D'Enschede à Strasbourg De Leeuwarden à Lille De Rotterdam à Toulouse Romain Grucker Marronnée – ECVM2 2015 Aa Recréation
  15. CARACTÈRES TYPOGRAPHIQUES GEORGIA abcdefghijklmnop qrstuvwxyz ABCDEFGHIJKLMNOPQR STUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ CONTENU

    LUCIDA GRANDE abcdefghijklmnop qrstuvwxyz ABCDEFGHIJKLMNOPQR STUVWXYZ ENRICHISSEMENT + LÉGENDES BEBAS ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ TRADUCTION FLORE MEIER & CAMILLE DEMAIMAY
  16. December 2015 — Camille Demaimay Journal — Projects Presentation 30

    MARS 2015 édito - Electronica, qu’est-ce ? Un petit journal hebdomadaire fondé en Février 2015 par Camille Demaimay et Flore Meier. Quel est sa ligne éditoriale ? Créer un journal à vocation de promouvoir essentiellement la musique éléctronique aux sens large : techno, house, electro, minimale, où l’expérimentation sera de rigueur. Comment ? Nous allons vous dénicher chaque semaine, le meilleur, la crême de la crême de la création éléctro- nique contemporaine. Vraiment ? Nous n’avons pas cherché à parler des groupes qui plaisent au plus grand nombre, mais plutôt à présenter des artistes auxquels nous croyons, par opposition à une presse musicale qui est très cirage de pompes et qui s’adapte en fonction de leurs budgets publicitaires. Nous nous positionnons simplement : si ça nous plaît on vous en parle, si ça ne nous plait pas on ne vous en parle pas. sommaire - 01 BRÈVE • • Les visages du Weather Festival 02 INTERVIEW • • Brodinski 04 CULTURE • • Les albums de la semaine • Agenda du weekend • On y était… Rone à la Cigale 06 RENCONTRE • •We are L.A 07 ACTUALITÉS • • Le Rex Club lance son propre label • Benklock et Lucy collaborent sur un Ep. enfin ! • Détroit aura enfin son premier club techno 08 NOTRE SÉLÉCTION • • Les meilleurs festivals de musique éléctronique Il y a deux semaines, vous étiez nombreux à danser dans les flaques d’eau du plafond dégouli- nant des entrepôts du Weather Winter Festival. Pour raviver la mémoire des amnésiques momen - tanés, petit report et grandes photos de l’évènement. Dès l’intérieur du métro, ceux qui y vont se reconnaissent. Complices, ils savent qu’ils feront dix heures plus tard le même trajet, les jambes cassées et les oreilles qui sifflent. Pour cause, un lieu tout neuf, inconnu au bataillon et spacieux, surtout pour ceux arrivés tôt. Vers minuit, les deux salles étaient déjà bondées pour finalement craquer plus tard sous l’explosion de la foule et de son enthousiasme. Pour commencer, Behzad et Amarou en chauffeurs de hall, histoire de s’étirer avant le set bouillant de Kenny Larkin plus en forme que jamais. Impeccable et précis, Francois X reprend le flambeau. Déjà cinq heures dans la même salle, un changement s’impose. Ça tombe bien Raresh nous reçoit les bras ouverts avec sa micro-house troglodyte : le hall plonge dans une torpeur roumaine et nous avec. Je m’extirpe pour avoir un aperçu de la fin de Robert Hood. Au vu des réactions déçues, je n’ai rien loupé d’incroyable. Apparement Mr Hood a fait le taff, sans plus. Un petit tour au Camion Bazar pour voir que, fidèles à eux-mêmes et à leurs fans, leur tente rougeoyante dégage toujours cette atmosphère familiale qui leur est si chère. Retour à la case. Magique. Puis un bref tâtonnement entre DJ Deep ou Mathew Jonson vs Minilogue, pour finalement préférer le combat entre ces deux derniers plutôt que de soutenir notre DJ les visages du weather winter BRÈVE • Auteur : Roxanne Gintz • Photo : Flavien Prioreau Deep national. Pardon. Dans la continuité de Raresh, M. Jonson et Minilogue prolongent cet état profond et inter-dimensionnel dans lequel le hall voyage. Papa Garnier clôture le tout, à l’aise, il est à la maison. Un live qui a apparemment divisé la communauté mais qui, pour ma part, reste mémorable. Lessivée, la force n’y est même plus pour aller voir Derrick May. Je resterais sur la bonne note de son dernier passage en juin 2014 au Bourget. Mes baskets sont dégueulasses mais mon cerveau a subi un beau un lavage de techno. Merci. www.weatherfestival.fr NUMÉRO 01 Kenny Larkin, aux platines en 2014. ÉLECTRONICA N°01 : 30 MARS 2015 FRANCE MÉTROPOLITAINE : 3,50 € / BEL : 4,10 € / ITL : 4,10 € / DOM/S : 7,95 € / CH : 8,50 FS / CAN : 6$CAD / POL/S : 1050 CFP / MAR : 18 MAD. 2 3 Tant attendu, le premier album de rodins i sor en n e e rodu eur rémois a réussi à ada er son éle ro noire à un i o lus las i déni é au a s nis n s le derri re lequel ou le monde a ale en on re Depuis ses premiers DJ-sets, remixes ou collaborations, on attendait un premier album de Brodinski. Mais ce qu’on ignorait, c’est que le jeune Rémois se savait encore en chantier, ne souhaitant sans doute pas figer, statufier sur un premier album un son qu il imaginait encore en évolution. Car Brodins i s est révélé aussi fidèle en amitié il le prouve encore au quotidien à travers Bromance, son label entièrement dédié aux plaisirs de collaborer qu infidèle aux dogmes et chapelles. Derrière ses platines, on l’a ainsi senti glisser, en quelques années, d’une techno roide et offensive à une musique plus sombre mais aussi plus sensuelle, plus épurée, sous influence directe du hip-hop venu du sud des États-Unis. C est là, en partie, qu il a finalement enregistré un premier album qui applique au hip-hop ses diaboliques techniques de production et d’édition venues de la techno. Collaborateur de Kanye West ou de Theophilus London, l’homme à la moustache la plus célèbre des bords de la Vesle raconte la genèse de Brava, fourre-tout d’une vie de boulimie de sons et de chansons. « J’ai l’impression d’être dans le futur. » On l’y rejoint. Comment s’est passé ton apprentissage musical ? Brodinski Dans ma tête à 14 ou 15 ans, c était réglé que a serait a et rien d’autre. Je n’ai jamais imaginé faire partie d’un groupe, ce n’était pas ma culture. la fin de mes études de com, ai réclamé une année sabbatique à mes parents pour me consacrer à la musique et ça fait sept ans qu’elle dure. Mais même pendant mes études, je me débrouil- lais déjà pour trouver des dates à Londres ou Copenhague, via le net. Pourquoi être devenu Brodinski ? J avais 18 ans, avais besoin de me créer un alias, un personnage. Sinon je n’aurais jamais grandi… J’étais depuis des années dans mon petit monde. J’ai grandi dans un village près de Reims, et je voyageais beau- coup dans ma tête. Derrière mes platines, je réglais déjà tous mes pro- blèmes : e suis dans ma zone à moi. Elle remonte à quoi, ta passion pour l’électronique ? Camargue, de CJ Bolland, que mon père avait sur une compile. Puis j’ai découvert Michael Mayer et le label Kompakt. Sont arrivés les mixes d Andy eatherall, d Erol Al an, d Ivan Smagghe avais trouvé ma voie. u se et Guillaume des Shoes, rémois eux aussi, m ont aidé à transformer mes idées en musique. Avec la musique, je ne peux pas théoriser, je veux rester naïf, fan. Tu fais partie de cette génération qui n’a jamais acheté de musique ? Pour mes études, mes parents m avaient acheté un gros PC, que ai embarqué sur mes DJ-sets, car je ne mixais alors qu’avec le logiciel Virtual DJ. Jusqu’au jour où Erol Alkan s’est moqué de moi… Je n’ai jamais eu de vinyles ou de CD. Internet m’a donné ma passion pour la musique. Et je n’utilise pas le verbe « donner » au hasard. Tout ce que j’ai voulu a toujours été gratuit. Avant internet, je ne suis pas du tout certain que j’aurais eu le courage d’aller fouiller dans un magasin de disques. J’ai eu la chance de me passionner avec la première vague de blogs et de Napster, puis MySpace, à une époque où je commen- çais à sortir en club, en Belgique ou à Lille. À Reims, grâce au festival Ele tricity, on a vu Justice, Pedro inter, Carl Craig, Tiga Je suis un vrai gee de l immatériel : e charge environ 70 morceaux par our. ue e classe selon des rites complexes e suis totalement maniaque. Si e rate deux semaines de blogs de hip-hop, je suis mort, désespéré. Écou- ter de la musique reste la base de ma vie, de mon plaisir. Tu as établi ton nom en tant que DJ. Voudrais-tu parfois t’en échapper ? Je tourne sans arrêt, ça reste une grande part de mon métier. Depuis presque sept ans, je joue jusqu’à trois fois par week-end. Il n’y a pas vraiment de lassitude mais une certaine habitude, ce qui à terme pour- rait mener à ne plus avoir la même objectivité, la même passion. Depuis deux ans, je traînais partout en tête ce projet d’album. Le studio m’a donné envie de moins voyager. Mais ce cela dit, si par miracle j’ai un week-end de libre, je sais que je vais m’emmerder. J’ai besoin d’être sur la route. Il y a deux ans, j’aurais même juré que c’était le seul endroit où je voulais être, je dédaignais alors le studio. Qu’est-ce qui a changé ? Pour l album, e me suis inspiré du travail collectif de anye est ou de Trent Reznor avec Nine Inch Nails par exemple : des équipes avec des rôles déterminés, mais centrés sur la même vision. Et c’est stricte- ment la mienne : ça me permet de trancher dans les propositions, de ne pas me perdre, de rester objectif. Sur Brava, je cherchais à créer une musique dont je rêvais, que j’entendais dans ma tête, qui mélangeait toutes mes influences mais qui n existait pas encore C était un nou - veau départ. Trouver ces invités, principalement du sud des États-Unis, ça a représenté des mois de traque, avec pas mal d’intermédiaires. En fin de compte, une centaine de personnes ont travaillé sur mon album, à tous les niveaux. Autant que producteur, j’ai assuré une grosse direc- tion artistique, il y avait beaucoup de matière à triturer, trier. J’ai aussi été psychologue, régisseur, organisateur, metteur en scène. J’ai appris où j’avais envie d’aller en tant qu’artiste. A terme, d’ailleurs, je me vois bien ne plus sortir du studio, produire les autres. Pendant des années, e sentais que e n y avais pas ma place, mais c est devenu un défi. C est ce côté technique, qui tue l’instinct premier, qui me pose problème en studio. Je veux pouvoir aimer de la musique sans en connaître les secrets de fabrication. Je suis très geek mais les machines ne m’impressionnent pas, je ne les collectionne pas. Comment gères-tu la pression du studio ? Il y a eu quelques tensions, plein de moments d’incompréhension entre nous et les Américains, mais a a tou ours fini en rigolade. Surtout avec les accents des uns et des autres. Mais il y a toujours un moment où le rire arrête, avec ces gars-là : on voit dans leurs yeux que la vie est très noire, qu’il y a beaucoup de tristesse, de drames. Un mec comme Bloody Jay a traversé des trucs très violents. Il nous a raconté la mort de son frère deux semaines avant, alors que lui-même était en prison et avait manqué du coup la naissance de son fils. On n est pas l ONU, mais tout le temps passé en studio a été un répit pour eux. Tu te pinces quand tu te retrouves en studio aux États-Unis ? Ça va paraître très prétentieux, mais quand je me retrouve à Atlanta, je me sens à ma place. J’avais dit que je le ferais et une fois de plus, je l’ai fait. Sur Brava, j’ai explosé le quota de “faire ce dont j’ai envie” (rires)… Cela dit, je me pince quand on croise par hasard Fabo de D4L en studio et qu il finit sur mon album. Son morceau Laffy Taffy reste l’un de mes plus gros chocs… Ressens-tu une grosse différence de culture entre toi et ces rappeurs d’Atlanta ou de Washington ? Certains mecs ont disparu pendant l’enregistrement, il y a parfois des embrouilles avec la justice. Une fois, les gars du studio étaient sortis fumer une clope devant le bâtiment… Une voiture passe au ralenti, fait marche arrière. Le gars voulait juste une cigarette. Mais ils avaient tous sorti leurs flingues. Nos vies sont très différentes mais ils ne m ont amais traité comme un corps étranger, il y a toujours eu un truc humain très fort. On a le même âge, la même culture musicale : ils sont sidérés que je connaisse tout ce qu’ils ont fait… À Atlanta, les rappeurs déboulaient avec quinze potes, ils voulaient voir les mecs de Paris, entendre ce son… Depuis que Jay-Z et Kanye West ont fait Niggas in Paris , Paris est devenu la nouvelle Mecque. Ils nous parlaient d’euros, avaient l’im- pression que c’était l’Eldorado… Quand un rappeur me disait qu’il n’ar- riverait pas à faire ce que je lui demandais, je n’avais qu’à lui répondre « mais Kanye l’a fait, lui, quand je lui ai demandé » pour qu’il revienne au micro ! En découvrant le résultat sur Us, Bloody Jay hurlait : ous êtes des magiciens, les mecs, e croyais que vous vouliez uste ma voix sur un beat ! . Pas mal de vidéos brocardent oyeusement l EDM Electronic Dance Music, le nom générique pour ces musiques). C’est presque devenu un gros mot, non ? Ça touche des entrepreneurs et même des DJ qui ne s’intéressent pas forcément à la musique : c’est devenu un énorme business aux États- Unis, avec des festivals qui attirent des centaines de milliers de gens. Ce qui cartonne là-bas aujourd’hui ne me passionne pas : on croirait de la trance néerlandaise des années 1990 - 2000. La seule chose qui compte dans cette musique, ce sont les bras levés. Du coup, on a souffert de la sale réputation de l EDM chez les rappeurs américains, mais les fron - tières sont clairement en train de bouger. Ces beats lents sont du pain bénit pour moi, car pour quelqu’un qui vient de la techno, c’est juste le même beat divisé par deux, je maîtrise totalement le truc, facile de pas- ser de 1 8 bpm à 64 bpm C est en découvrant a que ai commencé à passer du rap dans mes DJ-sets. D abord un titre pour finir c était Missy Elliott puis deux ou trois, usqu à 50 au ourd hui. La vision de Brava, je l’ai eue aux platines. Même si ça semble moins évident, la musique de l’album reste tournée vers les clubs. J’ai d’ailleurs testé les nouveaux titres en tant que DJ et ils rendent les gens fous. Je n’appor- terai peut-être plus rien dans le domaine de la musique instrumentale de club. Alors que là, j’ai l’impression d’être dans le futur. OK, Afrika Bambaataa avec Kraftwerk ou DJ Mehdi l’ont déjà fait avant nous, mais là, c’était nous, et ça marchait. brodinski : avec la musique, je ne peux pas théoriser, je veux rester naïf INTERVIEW • Auteur : Roxanne Gintz • Photo : Flavien Prioreau Tu parles beaucoup d’échange : est-ce la philosophie du label Bro- mance, que tu diriges avec Manu Barron ? C’est une des philosophies. Comme apprendre en se marrant. La base du label, c’est l’amitié. Au même niveau d’importance que la musique. Chez Bromance, on fait tous à notre manière de la musique de club, avec un spectre très large. J’ai grandi avec une vraie culture mondiale, fondée sur internet : je n’ai pas la télé, je ne connais rien à la musique populaire française, même à plein d’aspects de la culture française… Ce n est pas une fierté, mais un vrai manque. Bromance reflète a : c est un label international dès le départ. On ne va pas changer le monde, on doit laisser la musique ne pas se prendre au sérieux. On travaille avec légèreté, mais très sérieusement. Tu n’as jamais pensé à chanter ou rapper ? (rires) Ah a amais ! J ai trop d amour pour le rap US pour passer de l’autre côté du micro. Deux fans de rap du MIT ont fait une étude sur cette musique du Sud : en plaçant des électrodes, ils se sont aperçus que leurs freestyles venaient de la partie du cerveau réservée normale- ment aux rêves. Ces rappeurs sont souvent dans un état second, pos- sédés, qui explique l’omniprésence des métaphores, des double sens. Plusieurs fois, ai eu les yeux tout rouges en enregistrant leurs voix Crois-tu à ta bonne étoile ? Non, car sinon, des choses ne se seraient pas passées. Bien sûr je suis très reconnaissant pour la vie que je mène. Mais tout ça, c’est sans doute une échappatoire à la vraie vie. Depuis que je suis gamin, je vis plus dans ma tête qu’à l’extérieur. J’ai toujours été un rêveur. Et au ourd hui, finalement, e le vis. Le DJ Brodinski a-t-il souffert, en termes de crédibilité musicale, de sa belle gueule ? (rires) Oui. Il y a quinze ans, a n aurait pas été une question, mais depuis, le DJ est vraiment passé sur le devant de la scène. Ça m’a poussé à bosser encore plus, pour prouver que je n’étais pas juste l enfant inder. Chez nous, peu importe le contenant, seul le contenu compte. Pourquoi avoir appelé ton album « Brava » ? « Brava » ça veut dire courageux en portugais et je pense que ça résume assez bien le rendu de l album. Lorsque e me suis retrouvé devant le résultat final et même pendant le processus de création, e me suis dit là je vais voir ailleurs, je m’envole vers autre chose et j’aurais très bien pu continuer à faire ce que je faisais, avec ce disque je me suis mis en danger mais si j’étais là où mon public m’attend ma carrière musicale n aurait aucun intérêt ! Quelles sont les conditions idéales pour l’écouter ? Dans une voiture ! J ai passé du temps au sud des États-Unis et ai beaucoup observé comment est ce que les gens écoutaient la musique, comment est ce qu elle était diffusée chez eux, comment eux l ap - préciaient. Et moi ça a toujours été l’endroit où j’aime écouter de la musique aussi, alors que je n’ai même pas le permis (rires) Pourquoi avoir abandonné ton ancien projet rap Boogieman et avoir rassemblé les 2 univers sous Brodinski ? On avait lancé une soirée hip hop avec D Mehdi à Paris Mardi Mc Fly ». Il s’appelait « Lucky boy » et moi je m’appelais « The Boogieman » et j’ai voulu garder le nom à l’époque, comme un hommage à ce qu’on a vécu. Je me rappelle avoir été un aficionado de musique électronique et avec le temps je me suis découvert une certaine ouverture d’esprit, j’avais envie de rechercher d’autres sonorités, d’autres histoires, d’autres fantasmes aussi qu’apporte cette musique, se demander comment elle est faite ; comment on fait pour faire partie de ce monde. « Brava » ne constitue pas le climax de ma carrière, c’est un nouveau départ. Comment on justifie tout un album à son nom, alors qu’il est le fruit d’une collaboration avec d’autres producteurs, Myd (Club Cheval) et Dj Kore ? La seule fa on dont e peux le ustifier c est que e suis quelqu un de très honnête. Aucun album dans l’histoire de la musique ne s’est fait tout seul, sauf que moi j’ai envie de dire à tout le monde que j’ai travaillé avec des gens extrêmement talentueux. Dans le processus de création musicale, j’ai une perspective de fan avec une ligne directrice du j’aime ou je n’aime pas. On pourrait comparer mon rôle à celui du réalisateur en cinéma, je ne suis pas derrière la caméra certes mais c’est ma vision personnelle sur tous les morceaux. On a vu Kanye West dire en interview sur Canal + qu’il se sentait plus proche des artistes français parce qu’en plus d’être brillants, ils prenaient leur travail très au sérieux. Est ce que tu te reconnais dans ce qu’il a dit ? Euh… oui (rires) même si ça fait prétentieux de se reconnaître dans ce qualificatif élogieux, ai pas envie de dire ouais e me trouve ultra bril - lant et je me prends au sérieux ». Disons qu’il y a une différence de mentalité, aux États-Unis tout est possible, chez nous il y a une histoire de goût, je pense. Pourquoi avoir créé la ligne de vêtement BMC ? Est ce que tu es toi même passionné par la mode ? De nos jours la musique ne peut plus exister par elle-même, partant de ce constat, on a créé BMC Clothing comme une marque de marchan- dising pour le label Bromance. J’adore le milieu de la mode. J’aime beaucoup le travail de Virgil Abloh, que j’ai rencontré lors de ma col- laboration avec Kanye West et qui depuis fait complétement partie de la famille Bromance. Sinon, la marque que je porte le plus c’est “Our Legacy”. Quel est le producteur que tu prends le plus de plaisir à jouer en club, en ce moment ? Barnt en techno et Mike Will en rap. Selon toi, quel est l’artiste que personne n’attend mais qui va pro- bablement tout bousiller en 2015 ? Je dirais Cashmere Cat parce que j’en attends beaucoup de lui en 2015 il y a aussi un petit français qui s’appelle Low Jack que j’adore. • https://soundcloud.com/brodinskiofficial ses concerts - Jeudi 26 Mars 2015 Bardot, Miami, FL, États-Unis • Vendredi 03 Avril 2015 XOYO, Londres, Royaume-Uni • Samedi 11 Avril 2015 Échange LA, Los Angeles, CA, US • Vendredi 17 Avril 2015 Haciendays: Bromance 015 Hacienda Cantina Beach Club, Palm Springs, Californie, États-Unis • Mercredi 13 mai 2015 Avec les jours Sucrière, Ancien Marche De Gros, Lyon, France • Vendredi 15 mai 2015 Avec Carl Craig Ancien Marche De Gros, Lyon, France • Vendredi 22 mai 2015 -Ó Dimanche 24 mai 2015 Brodins i, CounterPoint Music Arts Festival de 015 Kingston Downs Rome, GA, États-Unis • Vendredi 05 Juin 2015 - Samedi 06 Juin 2015 Pliss en Festival de 015 Hellenic Cosmos, Athènes, Grèce • Brodinski au Don Pedro Hotel « Brava ça veut dire courageux en portugais et je pense que ça résume assez bien le rendu de l’album. » QUI EST-IL ? • Louis Rogé né le 13 uin 1987 à Saint-Brice-Courcelles près de Reims , plus connu sous le nom de scène Brodinski, est un platiniste, compo- siteur et producteur de musique électronique français. La musique qu'il produit a de très fortes tendances américaines et anglaise. Il est, avec son ami et manager Manu Barron, le créateur du label Bromance records. Il se fait rapidement un nom en tant que DJ techno, présent surtout dans la scène french touch, en se rapprochant d’artistes tels que Busy P, u se ou DJ Mehdi. Brodins i multiplie également les colla - borations avec les artistes de son entourage, notamment Noob 009 , u se 010 et plus récemment Gesaffelstein au travers du groupe/ label Bromance, fondé en 2011. Brodinski
  17. December 2015 — Camille Demaimay Revival — Projects Presentation abcdefghijklm

    nopqrstuvwxyz ABCDEFGHIJ KLMNOPQRS TUVWXYZ ?! & ffflfi([€$])`´ˆ˜¨ 0123456789 "‘’.,:;·… -–— ¸ àçéñöûÀÇÉÑÖÛ — La France représente tout ce que les fanatiques religieux du monde détestent : profiter de la vie sur Terree plein de petites manières différentes : une tasse de café parfumé avec un croissant au beurre, de belles femmes en robes courtes qui sourient librement, l’odeur du pain chaud, une bouteille de vin partagée avec des amis, un peu de parfum, des enfants qui jouent au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en Dieu, ne pas s’inquiéter des calories, flirter et fumer et profiter du sexe hors mariage, prendre des vacances, lire n’importe quel livre, aller à l’école gratuitement, jouer, rire, se disputer, se moquer des religieux comme des hommes politiques, laisser l’inquiétude sur ce qu’il y a après la vie aux morts. Aucun pays sur Terre ne profite mieux de la vie que les Français. Paris, nous t’aimons, nous pleurons pour toi. Tu est en deuil ce soir, et nous sommes avec toi. Nous savons que tu riras encore, chanteras encore, feras l’amour et guériras, car aimer la vie est ta nature. Les forces des ténèbres reflueront. Elles perdront. Elles perdent toujours.
  18. December 2015 — Camille Demaimay TDC 62 — Projects Presentation

    E X P O S I T I O N & C O N F É R E N C E S
  19. 1 word, 3 LETTERINGS KNOWLES / Women's press / music

    LabeL / energy Drink FLore meier / Jury book
  20. ECV 2015 Elsa Lorich & Thomas Portevin Thème imposé :

    forme et fonction Thème dégagé : le rôle et la responsabilité du designer Choix d’un thème et de textes Définition d’un sujet
  21. ECV 2015 Elsa Lorich & Thomas Portevin Les designers Josef

    Müller-Brockmann Matthew Carter Tim Brown Frank Chimero Marian Bantjes
  22. ECV 2015 Elsa Lorich & Thomas Portevin Le rôle du

    designer • répondre à des besoins • résoudre des problèmes • proposer des solutions nouvelles • explorer des nouvelles possibilités
  23. Elsa lorich • 14 12 2015 • Jury Book Le

    Bon Marché facilite vos achats grâce à La Carte d’achats groupés qui vous permet de profiter pleinement de votre visite, les mains libres et l’esprit léger. En exclusivitŽ au Bon MarchŽ Rive gauche DÉCLINAISONS SUR DIFFÉRENTS SUPPORTS: Carte d’achats groupés Le Bon Marché facilite vos achats grâce à la Carte d’achats groupés. Elle vous permet de profiter pleinement de votre visite, les mains libres et l’esprit léger. DÉCLINAISONS SUR DIFFÉRENTS SUPPORTS: Édition, catalogue DÉCLINAISONS SUR DIFFÉRENTS SUPPORTS: Sacherie & boitage DÉCLINAISONS SUR DIFFÉRENTS SUPPORTS: Papeterie institutionnellle idEnTiTy proJEcT SI NALÉTI UE Mise en situation DÉCLINAISONS POUR UNE COLLECTION Mise en situation sur divers ob ets DÉCLINAISONS POUR UN É NEMENT : Carton d’invitation mise en situation DÉCLINAISONS POUR UN É NEMENT : Carton d’invitation mise en situation
  24. Thomas Portevin Typographic Revival ab cdef gh i jkl m

    no pqrs tuv w xy z A BCDEF GH I J K LM NOP QR S T UVWXY Z?! &fifl([€ $]) 01 2 3456 7 89
  25. Thomas Portevin Identity Ricardo Bo ll 09.10. — 12.10.2015 13,

    rue Lafayette 75009, Paris Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Ricardo Bofill. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. L’univers de Shoooz gravite autour d’un modèle de chaussures de sport unique et propose à des artistes d’horizons diverses de s’associer et de créer, sous leurs directives, un modèle exclusif représentatif de leurs travaux. Model uniquede sneakers customisé par de nombreux artistes www.shoooz.com [email protected] Bo ll 09.10. — 12.10.2015 13, rue Lafayette 75009, Paris www.shoooz.com Ricardo Robert Mallet-Stevens Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Robert Mallet-Stevens. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. Model unique de sneakers customisé par de nombreux artistes Nafsika Skourti Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Nafsika Skourti. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. Model unique de sneakers customisé par de nombreux artistes Scheltens & Abbenes Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Scheltens & Abbenes. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. Model unique de sneakers customisé par de nombreux artistes Jean-Baptiste Fastrez Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Jean-Baptiste Fastrez. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. Model unique de sneakers customisé par de nombreux artistes Bráulio Amado Venez découvrir du 9 au 12 septembre, dans un espace éphémère tenu secret, le nouveau model exclusif, de la marque shoooz, designé par Bráulio Amado. Dans une galerie de 150m2 entièrement dédié à la sneaker spécialement mise en place pour l’occasion. Model unique de sneakers customisé par de nombreux artistes
  26. Qu’est-ce-que « La justesse typographique »? Emil Ruder, Typography, 1967

    The Visible word, Herbert Spencer, Yan Vuillème, Limite(s), 2013
  27. Premier parti-pris Le contenu : les textes choisis Beatrice Warde,

    The Crystal goblet, 1931 Emigre 15, Do you read me?, 1991 Pour une sémiologie de la lettre, Pierre Duplan, 2007 Revue Livraison 13, Langage et typographie 2011
  28. Organisation et hiérarchisation des éléments Frise Iconographie légendée Texte courant

    Rappel de titre Légendes (définitions, biographies) Légendes (définitions, biographies)
  29. Typographies choisies 4  Zuzana Licko Typographe américaine, Licko et son

    mari Rudy VanderLans fondent Emigre Graphics, une fonderie typographique digitale indépendante, et publient Emigre Magazine, journal qui traite de design graphique expérimental et assure la promotion de son travail. Le succès des polices de caractères lui permet en 1989 de se consacrer uniquement à Emigre. 5  Phil Baines Il a été diplômé de l’école d’art St Martin en 1985 et de l’université royale de l’art en 1987. Il a travaillé en tant que designer freelance et a été reconnu pour son travail typographique. 6  Herbert Spencer Il était designer britannique, éditeur, écrivain, photographe et professeur. La lisibilité et le lecteur avant tout Le Verre de Cristal — Béatrice warde Imaginez que vous ayez devant vous une bouteille de vin. Vous pourriez choisir votre (propre) millésime préféré pour cette démonstration imaginaire, ainsi elle serait d’un pourpre profondément miroitant. Vous avez deux verres devant vous. Un fait d’or solide, corroyé des motifs les plus exquis. L’autre est un verre de cristal, fin comme une bulle, et aussi transpa- rent. Versez et buvez ; et en accord avec votre choix de verre, je pourrai savoir si vous êtes ou non un connaisseur en vin. Si vous n’éprouvez aucun sentiment à propos du vin d’une manière ou de l’autre, vous voudrez la sensation de boire dans le récipient d’un navire qui aurait coûté des milliers de pounds ; mais si vous êtes membre de cette tribu en fuite, les amateurs de fins millésimes, vous choisirez le cristal, parce que tout en lui a été calculé pour révéler plutôt que cacher la belle chose qu’il a été conçu pour contenir. <right> Supportez cette interminable et parfumée métaphore ; vous trouverez que presque toutes les vertus du parfait verre de vin ont un parallèle dans la typographie. Il y a la longue, fine queue qui obvie les empreintes sur le récipient. Pourquoi ? Parce que pas un nuage ne doit venir entre vos yeux et le coeur ardent du liquide. Les marges d’un livre ne sont-elles pas présentes pour remédier à la nécessité de tenir la page ? Encore une fois ; le verre est incolore ou au pire légèrement teinté dans le récipient, parce que le connoisseur 1 juge le vin en partie à sa couleur et est impatient à propos de n’importe quelle chose qui l’altère. Il y a des milliers de particularités en typographie qui sont toutes aussi effrontées et arbitraires que de mettre du porto dans un vert rouge ou vert ! Quand un verre a une base qui semble trop étroite pour la sécurité, la façon dont elle est biaisée importe peu ; vous êtes nerveux de peur qu’il se renverse. Il y a diverses manières de régler les lignes de caractères qui marcheront assez bien pour garder le lecteur inconsciemment inquiet de peur de « doubler » les lignes, lire trois mots en un, etc.
  30. Problématique de la continuité tales Classification Thibaudeau Bas-de-casses opose, ères

    a ments : ogues t articles valeurs le cent la mprimés 1923 Jan Tschichold arrive à Weimar en 1923 et devient le typographe du Bauhaus. Il publie, en 1928, Die Neue Typographie, un manuel réalisé en Linéale Grotesk qui théorise l’enseignement du fonctionnalisme dans la typographie. Un exemplaire de son « Die Neue Typographie » de 1928, un ouvrage faisant encore référence, même si avait lui-même complètement changé de point de vue quelques années plus tard 1932 Création du Times par Stanley Morison. Caractère adapté en fonction des contraintes de la presse de l’époque. Demonstration du Times New Roman, font dans une variété de tailles, par Mackenzie & Harris, Inc., typographes, San Francisco. Jan. 1960. 1934 À New York, Alexeï Brodovitch est le chef de studio du Harper's Bazaar de 1934 à 1958. Imprégné de l'esprit du Bauhaus, il transforme considérablement (avec Mehemed Fehmy Agha jusqu'en 1942) la conception de la mise en page, la notion des noirs et des blancs, de l'espace typographique. Brodovitch fait connaître l'œuvre typographique de Brassaï et des artistes comme Cassandre. Ainsi, le caractère Bifur, créé en 1929 pour Deberny-Peignot par Cassandre, va influencer les créateurs américains des années 1960. Titre Bifur Exemple, Bifur, n° 3 Auteur(S) Cassandre, A.M., 1901-1968 Éditeur Deberny & Peignot Date D'édition 1928-1929 1937 Cassandre (Adolphe Mouron, 1901-1968), un Russe établi à Paris, proche du post-cubisme, dessine en 1937 le Peignot, caractère utilisé pour les maximes inscrites sur le palais de Chaillot à Paris. Étoile du Nord, affiche de Cassandre Société nationale des chemins de fer belges Paris, Hachard, 1927. Affiche BnF, Estampes, Aff. Toiles Cassandre. © Mouron. Cassandre. All rights reserved. 2002 Présentation du caractère Optima Hermann Zapf, 1958 Présentation du caractère Berling Karl Eric Forsberg, 1951 Exemple d’une photocomposeuse d’époque Caractère Univers dans l’ensemble de ses variantes couverture de catalogue pou Albert Hollenstein Présentation du caractère Palatino Hermann Zapf, 1950 1948 Hermann Zapf dès 1948 crée le Palatino et en 1958 l'Optima, puis de nombreuses polices dont les symboles Zapf utilisés en informatique. Cet esprit rigoureux est repris en France dans la signalétique institutionnelle par des graphistes comme Jean Widmer. 1951 Au nord de l'Europe, des démarches plus traditionnelles permettent des créations comme le Berling (1951), dessiné par le Suédois Karl Erik Forsberg. 1952 Adrian Frutiger (né en 1928), un Suisse formé à Zurich, est appelé par Charles Peignot en 1952 pour adapter les caractères destinés à la photocomposition (Photon- lumitype). 1954 Aux États-Unis, l'invention des lettres-transferts apporte un nouveau souffle à la création des caractères de titrage. Le Push Pin Studio, créé en 1954 entre autres par Milton Glaser et Seymour Chwast, sera pendant vingt ans un creuset graphique et typographique, miroir des idées et des mouvements des Sixties. 1957 Frutiger finalise le caractère Univers, premier caractère à posséder autant de variantes pour son époque Années 1960 Le créateur français après avoir travaillé rejoint l'équipe du Su Hollenstein (1934-19 bureau de création p une société de phot Ces équipes sauron entre les influences américaines des ann en apportant à la Fra d’outre-Rhin».
  31. Iconographie, noir et blanc, citations «Il faut comprendre par là

    que le choix du caractère s’effectue pour que toutes les significations du caractère renforcent la signification du texte». —Pierre Duplan, Pour une sémiologie de la lettre —Stéphane Darricau, L’illusion typographique «Personne ne regarde le dessin des lettres ayant servi à composer, dans un corps souvent très réduit, le texte d’un article ou d’un roman (ce qui est parfaitement normal), et on imagine difficilement quelle charge connotative pourrait bien avoir un « gris optique ».»
  32. Lettering : 4 brands, 4 applications, 1 word, Virtue -

    Juliette Beraud ECVMDT SCIENCE IS ART Fernan Federici’s microscopic images Spectacular Microscopic Art Is Also World-Changing Science Alcool, microscopie et art moderne Images de l’entreprise BevShots 2015 Nikon microscopy contest winners n.f. Propriété d’un corps auquel on attribue des effets positifs. Cultural Magazine about Science and Art Brand of watchmaking Brand of energy drink Perfume
  33. Visual typographical identity forBollyfood, vegetarian indian restaurant and foodtrucks -

    Juliette Beraud ECVMDT RESTAURANT & FOODTUKS * mélanger ! *
  34. Identity for the 62th event of the Type Directors Club

    - Juliette Beraud ECVMDT Poster Modular font created for the event Programm Signage inside the event Webpage
  35. Revival of a typeface stem from a Vincent Figgins’ specimen

    - Juliette Beraud ECVMDT Original specimen, Vincent Figgins, 1815 abcdefghijklmnopqrstuvwxyz ABCDEFGHIJKLMNO PQRSTUVWXYZ 0123456789 “”‘’*.,:;·…?! &flffffi([€$]) àáâãäåæçèéêëìíîïñòóôõöœšùúûüýÿž ÀÁÂÃÄÅÆÇÈÉÊËÌÍÎÏIÑÒ ÓÔÕÖŒŠÙÚÛÜÝŸŽ
  36. Montgolfier inventa les ballons Ce Bon Chabrol SPANISH PROVERBS Sardinerie

    Les courses de taureaux de Dax STEEL & WOOD Jolie fête des Mères REQUESTING DIGNIFIED TYPES Southern girls KERNING REORGANIZED un gaulois est mort Revival of a typeface stem from a Vincent Figgins’ specimen - Juliette Beraud ECVMDT
  37. Gauthier Philippe Revival Peter Schoeffer. Enschedé English-bodied Roman n°6 Montgolfier

    inventa les ballons Ce Bon Peter INCREDIBLE GERMAN PROVERBS Sorbonne Les célèbres lettrines peintes Spécimen Ce Bon Peter INCREDIBLE GERMAN PROVERBS Sorbonne Les célèbres lettrines peintes STEEL & WOOD Chronique de Saxe R E Q U E S T I N G D I G N I F I E D T Y P E S
  38. 2+1 LA PLACE DU DESIGNER DANS LA RELATION ENTRE LE

    LECTEUR ET LE LIVRE Modernité à la tradition, Conventions en typographie et design Lecture et connotationa Le lecteur au centre de la conception d’un livre THÈMES D’ORIGINE THÈME CHOISI
  39. Ce livre traite de la façon dont un livre doit

    être conçu afin de répondre aux besoins et aux envies de celui qui le lit. Lecteur Livre Connotation Lisibilité Interprétation Ergonomie 2+1 LA PLACE DU DESIGNER DANS LA RELATION ENTRE LE LECTEUR ET LE LIVRE 1ÈRE PARTIE : L’OBJET LIVRE Frise chronologique Eric Gill, A book is a thing to be read 2È PARTIE : LA LISIBILITÉ Jan Tschichold, L’importance de la tradition dans la typographie Jan Tschichold, Qu’est-ce que la Nouvelle Typographie et que veut-elle ? Gerard Unger, Legible ? 3È PARTIE : CONNOTATION Stéphane Darricau, L’illusion typographique Pierre Duplan, Pour une sémiologie de la lettre
  40. L’objet - Mise en page type texte courant FORME 190

    mm 240 mm MARGE UTILISABLE TEXTE COURANT NOTES DE BAS DE PAGE
  41. Julien Clergeaud STANLEY MORISON & KURT SCHWITTERS stanley morison d’employer

    des petites capitales que l’on ferra bien d’interlet- trer, car sans cette intervention la construction uniformément rectangulaire et perpendiculaire des capitales s’oppose à une lecture instantanée. Les grandes capitales serviront à la com- position des titres de chapitres accompagnés de chiffres romains en petites capitales les unes et les autres interlettrées. Le lecteur parcourant des yeux le blanc qui en général sépare la fin d’un chapitre du commencement du chapitre suivant éprouvera qu’un blanc invariable en tête d’un nouveau cha- pitre est un procédé agréable, qui lui épargne l’impression d’être débordé, noyé dans le texte. - iv - Ces instructions élémentaires valent pour le principal, pour le corps du livre. Il reste à parler de ce qui précède le texte (titre, préface, introduction, dédicace) qui est souvent assez compliqué au point de vue de l’ordonnance aussi bien qu’au point de vue de la mise en page. Avant de procéder à un exa- men plus approfondi, commençons par résumer nos acquis – en les condensant dans une formule. Selon notre enseigne- ment les pages d’un livre bien conçu sont en forme de rectangles verticaux, divisées en paragraphes dont les lignes comptent environ dix à douze mots régulièrement espacés, et PREMIERS PRINCIPES de la TYPOGRAPHIE 1930 STANLEY MORISON TYPOGRAPHIE entre tradition et modernité T H È S E S S U R L A T Y P O G R A P H I E K U R T S C H W I T T E R S 38 39 au plan typographique. V. LES PARTIES NÉGATIVES DU TEXTE, COMME LA SURFACE NON IMPRIMÉE D’UNE PAGE IMPRIMÉE, PRÉSENTENT DES VALEURS POSITIVES Toute partie du matériau a aussi une valeur typographique : le caractère, la lettre, le mot, une partie de texte, les chiffres, les signes, la ligne, l’espacement, l’ensemble de l’espace de la page.
  42. Julien Clergeaud 1 WORD 3 LETTRINGS 3 APPLICATIONS Julien Clergeaud

    GNIE AÉRIENNE logo Julien Clergeaud HORLOGERIE applications + logo Julien Clergeaud PRESSE QUOTIDIENNE Application + logo Ziegler
  43. HÉLÈNE FLOCH ECV MDT 2015 LETTRING 1 WORD 3 LETTRINGS

    3 APPLICATIONS QUEST News magazine International carrier Delicatessen ÉPICERIE FINE International LE MAGAZINE D’INFORMATION POUR TOUS !
  44. HÉLÈNE FLOCH ECV MDT 2015 REVIVAL AUGUSTIN ROMAIN Montgolfier inventa

    les ballons Ce Bon Chabrol SPANISH PROVERBS Sardinerie Les courses de taureaux de Dax STEEL & WOOD Jolie fête des Mères REQUESTING DIGNIFIED TYPES Southern girls KERNING REORGANIZED un gaulois est mort Augustin Romain English-bodied Roman NO.65, cut but Fleischman in 1738. Resetting of part of the type-specimen of H.F.Wetstein, c. 1742, reissued in 1743 by Izaak and Johannes Enschedé. Modipis debis eum ipiciis quo de nonem eum lam num ressus maxim sum etur am, commostem quam faccum que offictur ? On consectur autat ut alicilit, sapedis demporem qui adic to quamus eicae conseque perumqu iatquia dolesed quo moluptusant dolo idit undi cus rerchilique pro vo- luptatquo occuptur ? Cus dus. Istotate volupta quat maximus illuptam faces acero est mil is acimodi psaped molorem et essi bla porum volent fugia aliquatent exercium fugiati occusdae rem sit es vo- luptin cumqui nimolum et imil is molore, toreicimin con- sequ aspisi rest, optatum ilisciuntur recatecero cone lac- catincto berovitionse nobit aut fugit quas nimusamust ant utemque magnimi liquiae rempel iderrum quo cus num doluptatis verum es aut lam am quiducipsunt moluptam laborernam vellendese con enti bearchicimus doluptatur sita natem coria veles doluptur, eum sit ut apide dolorep erfero ommolor ersperem apitium dolorro dolorum quunt ex eos eos eos qui omnimaxime et ut fugit fugita quo mod qui ommodignis mi, te voloria temoloriam, atus quiae par- is es ex etur aut peles dolorpo rectecusant quosand itiusa debisi unt am nes reperem pelicatur, unt eaquia adit unt quate poriatur, voluptasitem earchic tem fuga. A À Á Â Ã Ä Æ B C Ç D E È É Ê Ë F G H I Ì Í Î Ï I J K L M N Ñ O Ò Ó Ô Õ Œ P Q R S T U Ù Ú Û Ü V W X Y Z
  45. VERS L’IMPERFECTION Léna Douani ECV, 2015 DÉCOUVERTE DU SUJET La

    programmation? Le dessin de caractère et la technologie LECTURE DES TEXTES COMPRENDRE TOUS LES THERMES COMMENCER LES TRADUCTIONS ÉTAPE 1 :
  46. VERS L’IMPERFECTION Léna Douani ECV, 2015 APPROCHE DU SUJET L’influence

    de la programmation TRIER LES INFORMATIONS TROUVER DES PROBLÉMATIQUES CHERCHER DES DÉFINITIONS FAIRE LE PLAN ÉTAPE 2 :
  47. VERS L’IMPERFECTION Léna Douani ECV, 2015 PLAN Plan chronologique Vers

    la perfection Vers l’imperfection ÉTAPE 3 : PRÉCISION DU PLAN TROUVER UN TITRE
  48. VERS L’IMPERFECTION Léna Douani ECV, 2015 ÉTAPE 5 : TROUVER

    UN CONCEPT RETRANSCRIRE L’UNIVERS INFORMATIQUE FORME
  49. VERS L’IMPERFECTION Léna Douani ECV, 2015 MERCI CE QUE JE

    RETIENS / J’AI APPRIS : TRAVAILLER SEULE GÉRER SON TEMPS GÉRER LA DENSITÉS DES INFORMATIONS VOCABULAIRE TRÈS SPÉCIFIQUE EN ANGLAIS ALLER À LA RENCONTRE DE PROFESSIONNELS DÉCOUVRIR LA PROGRAMMATION ...
  50. JOURNAL : Paradis Léna Douani ECV, 2015 Sans titre #03

    Une semaine, un mot Sans titre est un journal hebdomadaire, dans lequel on parle d’acutalité, de société, de tout et n’importe quoi, en choisissant comme prétexte un mot différent par semaine, pour une vision différente de l’actualité, pour parler d’autre chose que ce que l’on entend partout, avec un certain goût pour l’absurdité et la rêverie. Somme toute, un journal naturellement à contre- courant. Pour toute suggestion de mot pouvant se prêter à cet exercice, écrivez-nous : [email protected] Mars : Espace Conscience Paradis Rêve 1€ - Mars 2015 Vous montrez que, jusqu’à l’orée de l’époque moderne, de bons esprits continuent à chercher le paradis terrestre, soit au Moyen-Orient, soit en Afrique dans le royaume du prêtre Jean, soit encore au Nouveau Monde. En se fondant sur la Genèse, le Moyen Age a cru que le paradis terrestre avait été fermé, et interdit d’accès par un ange et des murailles de feu, mais qu’il existait toujours. Dès lors, peut-être au moins ses abords demeuraient-ils accessibles aux hommes, qui ont donc cherché, en particulier à la fin du XVe siècle, à découvrir ces pays que l’on disait merveilleux et où parvenaient des richesses apportées par le fleuve de l’Eden. Ainsi Christophe Colomb, ayant abordé lors de son troisième voyage le golfe de Paria et l’embouchure de l’Orénoque, a cru et écrit que, si l’on remontait ce fleuve, on arriverait, avec la permission de Dieu, au paradis terrestre. Luther a résolu la question en affirmant que le paradis terrestre se trouvait en Mésopotamie, mais qu’il avait été englouti par le Déluge. Ce premier coup porté à la nostalgie du jardin d’Eden a été suivi d’autres, lorsque, au XVIIIe siècle, est apparue l’idée toute nouvelle que le monde n’avait pas été créé en six jours et que le récit de la Genèse ne pouvait plus être pris au pied de la lettre. C’était la naissance de l’évolutionnisme. Mais le paradis céleste était lui aussi menacé. La localisation de ce dernier, au moins jusqu’au XVIe siècle, avait été coulée dans la cosmographie d’Aristote et de Ptolémée, qui vivait au IIe siècle avant Jésus-Christ : la Terre était le centre de l’Univers, et tout le système des sphères célestes s’emboîtait autour d’elle, la dernière et la plus haute, immobile, dénommée « empyrée » , étant le séjour de Dieu, des anges et des élus, bref, le paradis tel que Dante le décrit encore. Or Copernic, relayé par Galilée puis Kepler, démontre que ce sont la Terre et ses planètes qui tournent autour du Soleil. Cette révolution intellectuelle ruine l’existence des sphères célestes et de l’empyrée, le monde n’a plus ni haut ni bas et devient indéfini. Des croyances séculaires doivent donc être abandonnées. C’est pourquoi j’ai pu intituler un de mes livres « Que reste-t-il du paradis ? » . Justement, comment se représenter le paradis ainsi dématérialisé ? Remontons à Jésus. Il n’a jamais employé le mot « paradis « dans l’acception commune, il a surtout parlé du « royaume des cieux », mais il ne l’a jamais décrit concrètement, il n’est pas entré dans ce jeu qui, du reste, a produit de magnifiques oeuvres littéraires et artistiques. Il a évoqué le paradis comme une situation d’amour. Or je constate que le catéchisme du concile de Trente, au milieu du XVIe siècle, prescrit de ne pas essayer d’imaginer le paradis. De fait, alors que l’époque médiévale a produit nombre de représentations concrètes du paradis - et je pense surtout à l’admirable polyptyque de « L’Agneau mystique » de Gand -, l’art baroque s’est borné à l’évoquer, montrant sur les voûtes et les coupoles la seule montée vers le paradis. Nous en sommes toujours là aujourd’hui. L’article « paradis « de l’ « Encyclopédie »de Diderot et d’Alembert conclut que « le paradis n’est pas un lieu, mais un changement d’état », rejoignant par là Jean-Paul II, qui, commentant l’expression « Notre Père qui êtes aux cieux », indique qu’ « elle ne signifie pas un lieu, mais une manière d’être ». La recherche du paradis, pour reprendre le titre de mon dernier livre, n’en a pas pour autant cessé. Elle s’est en partie réinvestie, à partir du XVIIIe siècle et surtout au XIXe, dans la notion du progrès, qui allait apporter sur terre à la fois le bonheur matériel et le perfectionnement moral, grâce à la technique et à l’instruction. Songeons à Pierre Leroux, à Victor Hugo, surtout à Renan. Or cette croyance au bonheur par le progrès s’est effondrée au XXe siècle. Au demeurant, quels que soient les incontestables bienfaits de la technique et de l’instruction, ils ne permettent pas de surmonter cet obstacle inéluctable qu’est la mort. La réflexion sur la mort, qui est le propre de l’homme, demeure, et demeure aussi de ce fait pour les vivants, la question d’un possible au-delà de la mort. A mon avis, l’homme a véritablement mérité son nom quand il a essayé de se relier à ses défunts par-delà leur mort. J’attache beaucoup d’importance au culte des morts, dont les plus anciennes traces, trouvées près de Nazareth, remontent à près de 100 000 ans. Chez nous, aujourd’hui encore, croyants et non-croyants ont l’habitude, le jour de la Toussaint, de se réunir pour penser aux défunts, déposer des fleurs ou des lampes sur les tombes. Ce geste révèle que nous essayons tous de dépasser la mort, ce qui n’est possible que par l’espérance d’une survie mystérieuse. A mon sens, une civilisation qui oublie ses morts est en danger. En commençant, nous constations qu’une religion peut exister sans idée de paradis. À l’inverse, dans nos sociétés sécularisées, ne voit-on pas promettre des paradis hors de toute transcendance ? C’est vrai, leur caricature étant les paradis fiscaux. Les couloirs du métro, les magazines, surtout quand les vacances approchent, sont remplis de publicités proposant des paradis de toutes sortes, notamment sous forme d’îles féeriques où l’on vit nu sous les cocotiers, sorte d’image renversée de l’Eden primitif. Mais ces paradis sont provisoires, le séjour y est trop bref, l’aspiration au bonheur demeure insatisfaite, et le problème de la mort reste entier. Cette question m’habite de plus en plus à mesure que j’aborde les rives du grand âge. Plus je vais, plus je pense à ce que le christianisme a très bien appelé la « communion des saints » , issue de la doctrine paulinienne et qui fait partie du credo : vivants et morts constituent ensemble le corps mystique et éternel du Christ, et continuent donc à communiquer entre eux. J’y crois de plus en plus profondément « A la recherche du paradis « (Fayard, 350 p., 25 E). ÉDITO / DÉFINITION Paradis : nom masculin (latin ecclésiastique paradisus, du grec paradeisos, jardin) Dans la théologie ancienne, le paradis est le séjour des justes après la mort ; dans la théologie moderne, l’état de bonheur dont jouissent auprès de Dieu les âmes des justes après la mort. Pour les musulmans, séjour de félicité où le croyant sans faute retrouvera les siens. Oui, c’est à peu près à la même choes pour tout le monde, mais à ceux qui veulent surtout être chaque journée dans un lieu, un séjour, un état délicieux et enchanteur, Sans Titre a composé un numéro où se mèlent sorties, objets culturels et réflexions paradisiaques. Le paradis peut être également défini comme un lieu où quelqu’un est dans une situation privilégiée en ce qui concerne ses goûts ou l’activité choisie. Par exemple, ce journal est le paradis des gens voulant se cultiver et sortir autrement. Nous vous souhaitons maintenant une lecture idyllique. Juliette Beraud & Léna Douani INTRODUCTION De Jean Delumeau on a écrit qu’il avait « ouvert en grand les portes du paradis ». De fait, il a consacré la majeure partie de son oeuvre à l’étude des conceptions et des représentations de l’au-delà dans l’Histoire de l’Occident, rejoignant aussi par là ses propres convictions. Auteur, entre 1992 et 2000, de trois gros et savants volumes relatifs à l’histoire du paradis, il publie plus tard, pour un public élargi, une synthèse de cette Histoire, qu’il relie aux préoccupations les plus contemporaines, dans lesquelles le paradis demeure, en dépit ou à cause de tout, un horizon indépassable et désirable. MUS- IQUE - 7 - - 6 - comprendre pour quoi certaines d’entre elles – notamment l’opium – étaient si populaires, et en quoi leur consommation a influencé la création artistique pendant près de deux cents ans. La grande danse sauvage À partir du milieu du XXe siècle, la drogue gagne le monde musical. Accros au haschich et à l’héroïne, des jazzmen de génie tels que Monk et Davis propulsent leur art dans la modernité avec leurs impros révolutionnaires. Au début des années 1960, les hallucinogènes (LSD, amphétamines, champignons...) se démocratisent avec la contre-culture et le psychédélisme. Mais cet usage recule en même temps que les utopies hippies. à partir des années 1990, les drogues de synthèse, qui se multiplient, n’influencent (presque) plus la création. Immersion Dans cette histoire revisitée des paradis artificiels, on (re)découvre avec délectation des poèmes, tableaux, chansons, concerts des plus grands artistes des XIXe et XXe siècles. Mais le documentaire de Jérôme de Missolz est plus qu’une mine d’or sur l’influence des drogues dans l’art depuis deux siècles. En entrecoupant son propos d’expériences visuelles et sonores, il nous immerge dans un univers psychédélique à la dimension poétique envoûtante. LES PLUS GRANDS ARTISTES DES XIXE ET XXE SIÈCLES ONT-ILS RÉALISÉ LEURS PLUS BELLES ŒUVRES SOUS L’INFLUENCE DE LA DROGUE ? LE DOCUMENTAIRE EN DEUX PARTIES « DROGUES ET CRÉATION » OFFRE UNE ANALYSE CAPTIVANTE DE LA SITUATION POUR MIEUX FAIRE LE TRI ENTRE LA RÉALITÉ ET LE FANTASME. Culture Interview du jeune duo français du nom de Paradis, reconnus à la sortie de leur premier morceau de 12 mi- nutes sur Beats In Space inti- tulé Parfait Tirage, le featuring d’une cover d’Alain Souchon « La Ballade de Jim ». Ils se sont fait un nom dans la scène électro française avec des sets aux Nuits Sonores et au Rex Club. Playslist Paradis Albums Parfait Tirage Beats In Space - 2011 Hémisphère Beats In Space - 2012 Couleurs Primaires 2015 Barclay Singles Garde Le Pour Toi 2014 Barclay Sur Une Chanson En Français Barclay - 2014 Remixes Jacques Renault Back To You (Paradis Remix) - 2013 Let’s Play House Agoria feat. Scalde For One Hour (Paradis Remix) - 2013 Rebirth Cale Parks N1 (Paradis Contours Remix) - 2013 Have A Killer Time Christine & the Queens Christine (Paradis Remix) - 2015 Culture Le Paradis est évidemment un sujet très intéressant dans beaucoup de domaines. Il l’a été notamment dans l’Art pictural : nous vous proposons quelques références pour vous guider, comme que le documentaire « Drogue et création », diffusé le 7 janvier dernier sur Arte. DROGUÉ AUX SÉRIES Les séries américaines aiment bien traiter de sujets racoleurs, sexe, violence, alcool et bien entendu drogue. 1 - Breaking Bad Un prof de chimie découvre qu’il a un cancer des poumons et décide de se lancer dans la production de meth amphétamine pour gagner beaucoup d’argent. 2 - The Wire (sur écoute en VF) La vie d’un petit groupe d’écoute de la police de traquant les caïd de la drogue à Baltimore, très réaliste et plein de personnage attachant. 3 - Weeds Une mère de famille reprend le business de vente de marijuana de son défunt mari pour nourrir sa famille. 4 - Six Feet Under Le thème est avant tout la mort, pourtant la série aborde le sujet de la drogue à plusieurs reprise et dés le départ Claire, la petite dernière, y apprend la mort de son père juste aprés s’être envoyé une pipe de meth, bonjour le Bad trip. 5 - Califonication La drogue de Hank c’est le sexe, mais un petit joint par ci, une petite trace par là... La vie semble douce pour les drogués de californie. LE PARADIS À TRAVERS L’HISTOIRE DE L’ART Le jardin des délices Pour les chrétiens l’aspiration au salut éternel se concrétise dans la vision de la Jérusalem céleste « ayant la clarté de Dieu » et « ne manquant ni de Soleil ni de Lune ». À la fin des temps, le livre de l’Apocalypse laisse espérer la descente de la Jérusalem céleste sur Terre. Comme la Bible ne dit pas que le jardin d’Eden a disparu, sa localisation terrestre a longuement été recherchée depuis l’Antiquité par les exégètes, les cosmographes et les voyageurs. Le mot paradis, d’origine perse, repris en hébreu (pardès) et en grec (paradeisos), signifie verger entouré de murs et correspond au jardin décrit dans la Genèse. Adam et Ève auraient vécu quelques jours dans le pays d’Eden au sein du « jardin des délices » source de quatre fleuves nommés Pishôn et Gihôn (longtemps pris pour le Gange et le Nil), Tigre et Euphrate. Ce verger toujours verdoyant sous un éternel printemps, agité d’une douce brise et bruissant de chants d’oiseaux, abondait en fleurs et fruits multicolores et parfumés ; là vivaient des animaux pacifiques et se trouvaient à profusion or et pierres précieuses. Un mur le séparait du reste du monde (mur de feu ou « mur » d’eau) et ce jardin-clos était devenu au Moyen Âge un symbole de virginité et de vie monastique ou d’idéale insularité. Une quête universelle. Dans une perspective géographique, l’image du paradis terrestre est à relier au contexte méditerranéen et proche-oriental, marqué par le désert et l’eau rare. Le jardin y est la figure idéale du bonheur, protégé de l’extérieur et rendu possible par l’abondance de l’eau. La croyance en sa localisation orientale résultait des deux noms de fleuves connus et d’une ambiguité de la traduction latine du texte biblique, la formule a principio (au commencement) ayant été comprise comme ad orientem (à l’est). La croyance qu’il avait échappé au Déluge impliquait une situation très élevée, au sommet d’une montagne qui n’était pas loin de toucher au cercle de la Lune, ce qui en faisait le château-d’eau de la Terre. Toutes les localisations géographiques ont peu à peu été imaginées : on a cherché à l’est, en « haut » de la Terre, aux confins du ciel des cartes en T.O. (Ceylan, Sumatra, la Chine ou l’Inde = Eden); on a cherché au nord, puis au sud puisque Thomas d’Aquin le suggérait « sous l’équateur en un lieu très tempéré » … On a cherché en Éthiopie, Arménie, Mésopotamie, Palestine. À l’ouest, Christophe Colomb qui se croyait sur le rivage oriental de l’Asie était persuadé qu’il allait le trouver en remontant l’Orénoque. Sa présence est parfois mentionnée sur les mappemondes jusqu’aux XVIe et XVIIesiècles, preuve de l’imprégnation religieuse dans la cosmographie. Simultanément, dans le contexte des efforts scientifiques pour maîtriser l’espace et le temps, les mêmes espoirs qui avaient tendu à la recherche géographique du paradis conduisaient à de savants et vains calculs pour fixer le jour de la création du premier homme (vendredi 25 mars à l’aurore) et de la sortie du paradis (le vendredi suivant à 16 heures) à une date située entre 4051 et 3928 avant Jésus-Christ. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que l’on voit dans le paradis terrestre une forme du mythe antique de l’âge d’or et qu’est abandonnée l’idée d’en retrouver le lieu sur la Terre. Il avait été un stimulant pour les voyages de découvertes. Désormais « céleste « et abstrait, le paradis devient pour la plupart des chrétiens un lieu immatériel sans rapport physique avec le firmament. Dans un scénario à suspens, se dévoile l’épopée de la Renaissance en Flandre à travers les chefs-d’œuvre de ses plus grands artistes. C’est cette thèse audacieuse que développe, de Paradis en Paradis, cet ouvrage lumineux, où le génie esthétique le dispute au fantastique et à l’imaginaire. Des frères Van Eyck qui brandissent la Bible à Dürer qui la questionne, en passant par la volupté délirante de Bosch et celle, perverse et lascive, des « Ève « de Cranach et de l’âge d’or, se poursuit au fil des pages le rare privilège d’une intrusion dans l’éthique renaissante. Avec Patinir, le sujet religieux devient panthéiste, le paradis des peintres s’affiche tel le théâtre de l’expression libre, où l’image prend le relais du texte et de la parole. Cette « bataille du grec « sera menée de main de maître par la dynastie Bruegel, où les thèmes religieux détournés, païens ou profanes sont les masques de leur résistance et les armes puissantes de leur combat humaniste. Dans l’esprit d’Érasme, et sous le pinceau jubilatoire de Jan Brueghel de Velours, le paradis devient la mise en abîme de la science des naturalistes et de l’astronomie copernicienne. En perpétuelle « révolution », il multiplie le concept paradisiaque en bacchanales grecques et faunesques, arches de Noé du « génial écologiste », et chambres des merveilles et de curiosités… Qui êtes-vous ? Simon et Pierre, deux amis. On se retrouve régulièrement pour parler de musique, et en faire et quand ça nous vient, pour écrire des chansons. A côté de ça, on aime aussi faire les DJ’s et jouer des disques qui nous plaisent, qu’on a envie de partager et qui nous inspirent chacun à leur manière. Comment vous vous êtes rencontrés ? On s’est rencontré au cours d’une soirée bien arrosée chez un ami il y a trois ans maintenant. Il avait la chance d’occuper un appartement assez imposant, Boulevard Saint-Germain à Paris. L’espace était immense, c’était un endroit incroyable pour les fêtes, ça partait toujours dans tous les sens. On a discuté de musique, on écoutait des choses assez différentes, mais le lendemain on a fini par se retrouver dans un appartement nettement moins lumineux et considérablement plus petit, pour essayer de faire un morceau ensemble. On avait chacun eu des expériences différentes en groupe, mais là, ça a tout de suite fonctionné. On est assez différents dans nos approches de la musique et du coup et on se complète plutôt bien. Comment avez vous rencontré Tim Sweeney ? On était en contact avec lui depuis quelque temps, il était de passage à Paris et il nous a proposé de le rencontrer un après-midi. On l’a retrouvé dans le centre, on ne savait pas trop ou aller, il faisait beau, du coup on a acheté quelques bières et on s’est posé dans les jardins du Palais Royal. On était super contents de le rencontrer, on écoutait son émission de radio depuis longtemps. On lui a fait écouter plusieurs démos, on s’est bien marrés, c’est un super souvenir. C’était la première fois qu’on rencontrait quelqu’un qui, pour nous, faisait à la fois de belles choses en musique et qui semblait apprécier la nôtre. Utiliser le Français pour produire de la house c’est quelque chose qui interpelle, pourquoi cette démarche ? En fait, ça n’a jamais vraiment été une démarche de notre part. Initialement, on faisait de la musique instrumentale, et à un moment on a simplement voulu intégrer des voix, plus comme un instrument justement, pour le spectre des sons qu’une voix peut apporter. Au moment de se pencher sur les textes, on ne s’est pas tellement posé la question d’écrire autrement qu’en Français, c’était pour nous la façon la plus immédiate de mettre des mots sur nos mélodies. Depuis que nos deux premiers maxis sont sortis, on s’est rendus compte qu’on avait très envie d’écrire des chansons de la manière la plus naturelle possible, inspirées par la musique que l’on écoute et dans notre langue maternelle. Quelles sont vos racines musicales ? Enfants, on a tous les deux joué des instruments « classiques », et avec les années, les rencontres et le skate, on a commencé à écouter du punk et du hip hop. Un peu plus tard, au lycée, assez naturellement, on est tombés les deux pieds dans les musiques plus dansantes. On a toujours été ouverts musicalement, mais ça nous semble être quelque chose de générationnel, contrairement peut-être à une époque où les goûts musicaux semblaient faire partie de toute une culture de « clan ». On est constamment en train d’écouter des nouveaux morceaux club, on adore ça ! On est rentrés là dedans pour les textures, le côté expérimental, innovant, et justement la capacité avec laquelle cette musique sait casser les frontières entre les genres. Ensuite, on écoute rarement ces choses-la chez nous. On a un vrai penchant pour les chansons, les chansons à texte, souvent assez mélo. On aime appeler ça les « sweet songs » ! Le mieux, c’est quand on arrive à trouver des morceaux qui sont à la fois « sweet » et dansants. Pour ça, la soul nous met souvent d’accord, au fond c’est peut-être la base de toutes les musiques qu’on écoute. Aujourd’hui encore, on écoute vraiment de tout, mais on a tendance à apprécier différentes musiques dans différents contextes. L’émotion que tel ou tel morceau est capable de véhiculer nous semble vraiment liée à ça, l’occasion, l’heure, l’état d’esprit des gens. Au fond, la dance music nous inspire surtout pour les souvenirs de fête qu’elle nous a laissé dans les soirées ou dans les clubs. Que ce soit pour l’émotion qu’elle procure, son aspect fédérateur, collectif, parfois libérateur, peut-être que la fête est notre principale source d’inspiration. Comment définir votre musique ? C’est un peu difficile à dire, mais justement, il y a peut-être quelque chose de sweet. Et moderne, on espère! En tout cas, notre volonté aujourd’hui, c’est d’écrire des chansons en français en phase avec la musique de notre époque. On a peut-être tendance à se répéter, mais c’est réellement ce qui nous semble le plus naturel. Quels sont vos projets ? On a un côté assez anxieux tous les deux, c’est parfois un peu difficile pour nous de se projeter. On ne sait pas trop vers quoi la musique va nous emmener, mais on essaie de prendre notre temps sur chaque projet sur lequel on a la chance de travailler, pour tenter d’apporter vraiment quelque chose de personnel. Plusieurs remixes vont sortir pour Agoria, Cale Parks et Jagwar Ma. Sur chacun d’entre eux, on a essayé de creuser la réinterprétation du morceau original, pour en faire des chansons qui nous ressemblent le plus possible. On écrit par exemple des textes courts en français pour chaque nouveau remix. On fait aussi quelques dates en DJ, on espère avoir l’occasion d’en faire de plus en plus, c’est quelque chose qui nous plait vraiment. Et surtout, on travaille depuis un certain temps sur un projet d’album, on ne peut pas encore vous en dire plus mais on est très impatients ! La définition du genre pour les musiques électroniques est une question plus qu’épineuse. Le foisonnement de projets, de productions, et de réappropriations des créations d’autres rend l’exercice quasiment impossible car tous les jours, voire toutes les heures, les frontières qui distinguent ambient, electronica, experimental, indus ( et tant d’autres encore ) sont élargies et revisitées. C’est ce foisonnement qui rend les musiques électroniques aussi passionnantes et insaisissables : en perpétuelle mutation et réinvention, personne ne peut prétendre les connaître totalement ( et je n’ai aucunement cette prétention ). Mais cette production pléthorique constitue paradoxalement la principale faiblesse des créations électroniques : la jeunesse d’un ‘son’ semble être devenue, pour beaucoup, l’unique autorité établissant sa qualité. Je suis convaincu que la course à la « dernière pépite » nuit à l’appréciation réelle de la richesse de ce type de musique dans sa globalité. Pour illustrer ce propos il me suffit de citer l’album d’Acid House Synthesizing : Ten Ragas to a Disco Beat de Charanjit Singh, qui date de 1982. J’ai découvert récemment ( grâce aux recommandations avisées d’un ami ) ce projet vieux de trente ans, et il me semble que la modernité et l’inventivité musicale qu’il concentre démontrent bien la nécessité de savoir regarder « vers une période passée ou un pays éloigné » .Subséquemment, je veux ici appliquer cette démarche en parlant d’un projet qui ne se distingue pas par l’immédiateté de sa création mais par son originalité : Paradis. Comme je l’ai dit précédemment, il serait vain de tenter de les rattacher à un genre précis, exercice particulièrement difficile pour ce duo parisien. Souvent, lorsque des créateurs de musique électronique décident de composer en français, ils se contentent de superposer le texte à leur track. De nombreux exemples, allant de Petits charmes ( Le Poème ) de Renart à Bora ( Vocal ) de Rone, illustrent ce fait : si l’on ose un texte déclamatoire, il est nettement plus rare que cette partie en langue française soit mélodique, et complète la musicalité d’une piste. Je parle bien ici de musicalité, pas d’une voix filtrée balançant des paroles pseudo-lyriques d’une rare pauvreté comme Sydney Valette a pu le faire avec Frustrations Oniriques ou Variation Allchimique, qui n’ont absolument rien de mélodique.Pourtant, cette complémentarité entre sonorités électroniques et voix mélodique en français est démontrée par les deux singles de Paradis. Dans le premier, une des deux pistes propose cette démarche originale : le texte de La ballade de Jim d’Alain Souchon est repris et interprété d’une voix aérienne, simple et lancinante. Dans leur seconde réalisation, aussi bien Hémisphère que Je m’ennuie s’adonnent à cet exercice. Le résultat est probant. La combinaison d’un son au beat simple, superposant des mélodies et des envolées sobres, s’entremêle avec la fragilité douce de la voix. Et, de cet entremêlement, résulte une musique mélancolique, rêveuse, planante. IL N’AURA FALLU QUE DEUX MAXIS « PARFAIT TIRAGE » ET « HÉMISPHÈRE » POUR ASSEOIR LA RÉPUTATION DE PARADIS. LEUR PARUTION EN 2011 ET 2012 SUR BEATS IN SPACE, LE LABEL NEW-YORKAIS DU ROI DES « CONOISSEURS », LE DJ ANIMATEUR DE RADIO TIM SWEENEY, ATTIRA TOUS LES REGARDS SUR CE DUO COMPOSÉ DE SIMON MÉNY ET PIERRE ROUSSEAU. PARADIS A AINSI DONNÉ NAISSANCE À LA HOUSE LA PLUS BELLE, MAIS AUSSI LA PLUS ÉTRANGE QUE L’ON A ENTENDU DEPUIS BIEN LONGTEMPS. ARTS L’influence des drogues sur la création artistique, du début du XIXe siècle à aujourd’hui. Ce second volet évoque les jazzmen de génie tels que Monk et Davis, accros au haschich et à l’héroïne, la contre-culture et les drogues hallucinogènes dans les années 1960, puis les drogues de synthèse qui n’influencent (presque) plus la création des années 1990. Le rôle des drogues dans la création artistique des XIXe et XXe siècles. Le réalisateur Jérôme de Missolz s’attaque à un sujet épineux et fascinant, avec un documentaire en deux parties consacré à deux siècles de relation entre l’art et les paradis artificiels. De l’écrivain britannique Thomas De Quincey, l’auteur du livre « Confessions d’un mangeur d’opium anglais », dont l’influence fut considérable, à Pink Floyd en passant par Baudelaire ou Picasso, ce film analyse comment les drogues ont pu être perçues par certains artistes comme un moyen d’exploration des zones inconnues de la psyché. « J’ai pu trouver beaucoup d’éléments à intégrer dans ce que je faisais car cela permettait à mon imagination d’aller plus loin qui si je n’avais pas pris ces drogues », explique Daevid Allen, poète et musicien australien, dans le documentaire. Loin de faire l’apologie de la drogue et de sa consommation, Jérôme de Missolz questionne des écrivains, des professeurs et des chercheurs pour mieux - 5 - - 4 - Société Consommation et représsion ALERTE SUPERMAN Le succès d’une variante de l’ecstasy, dont les pilules arborent le logo du super-héros, a causé la mort de quatre personnes lors des fêtes de fin d’années en Angleterre. Une pilule mortelle, variante de l’ecstasy, composée de PMA, pour paraméthoxyamphétamine, une substance encore plus toxique que la MDMA. D’autres pays comme la Norvège et les Pays-Bas déplorent également des victimes. La police britannique a mis en garde la population contre les effets funestes de cette nouvelle drogue apparemment en vogue. En décembre 2014, 120 000 pilules « Superman », en provenance de Belgique, avaient déjà été saisies à Dublin (Irlande), pour une valeur totale de 1,2 million d’euros. 120 000 pilules « Superman » , en provenance de Belgique, avaient déjà été saisies à Dublin (Irlande), en décembre 2014, pour une valeur totale de 1,2 million d’euros. UNE GLACE À L’HERBE? Les glaces de la marque américaine Ben&Jerry’s, on les connaît tous. Des crèmes glacées super bonnes (et super grasses). Les parfums sont nombreux ! Mais il y en a plusieurs qui manquent à l’appel et qui n’existent toujours pas. Comme le parfum weed. Durant l’émission HuffPost Live, la présentatrice lit le commentaire d’un internaute qui invite Ben&- Jerry’s à créer un glace au cannabis : « Ben&Jerry’s devrait VRAIMENT faire des saveurs comestibles au cannabis… disponible partout où c’est légal (bien sûr) ». Ben Cohen lui répond alors : « Cela fait du sens. Ca combine les plaisirs ! » Jerry Greenfield, son acolyte, a lui aussi été emballé par l’idée : « Légaliser la marijuana est une chose merveilleuse, plutôt que d’envoyer des gens en prison alors qu’ils ne font de mal à personne. » Rappelons qu’aux États-Unis, le cannabis employé à des fins médicales est légal dans 23 États et que le marché du cannabis légal pourrait atteindre 3,5 milliards de dollars en 2015. EN 1951, DISNEY A PUBLIÉ UNE BANDE DESSINÉE DANS LAQUELLE DINGO ET MICKEY SONT DES DEALERS ! Durant les années 1950, un certain nombre de drogues stimulantes et sédatives ont été largement consommées par le peuple et promues dans les médias aux USA. Même Walt Disney a promu une drogue qui est l’amphétamine dans une bande dessinée publiée en 1951 intitulée « Mickey Mouse and the medicine man » mettant en vedette Mickey Mouse et Dingo comme des trafiquants d’une drogue baptisée Peppo, cela désigne l’amphétamine, ou plus précisément, dans le langage du dealer, le speed. A REGARDER : « Jeunes, alertes aux nouvelles drogues » Loin des drogues dites « classiques » (héroïne, cocaïne, crack), de nouvelles drogues dites « récréatives » sont en train de transformer radicalement le paysage des consommateurs de drogue. En totale opposition avec les toxicomanes ou les consommateurs à haut revenu, les drogues récréatives attirent les plus jeunes qui les consomment dans un cadre festif et convivial, lors de soirées en boite ou entre amis. Initié par l’ecstasy, la drogue mythique des rave party, ce phénomène prend une ampleur phénoménale alors que le nombre de produits a explosé, et que les réseaux de distribution se sont énormément développés grâce à Internet. Fini les dealers au coin de la rue, les pilules qui font planer se commandent directement sur le net. Dans certains pays 20% des ados reconnaissent avoir essayé l’une de ces nouvelles drogues. Inquiétant. Surtout quand on sait que leurs promoteurs ont pignon sur rue, qu’ils annoncent que ces drogues n’en sont pas tout à fait et qu’elles ne sont pas nocives pour la santé. Pourtant, leurs effets sont parfois dévastateurs, provoquant des séquelles irrémédiables voire la mort. Ainsi en 2008, 13 nouveaux produits encore inconnus jusqu’alors ont été recensés et découverts par l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT). Enquête sur ces nouvelles drogues décomplexées, sur les problèmes de santé qu’elles posent et sur les moyens mis en place en France pour y faire face. Un film de Sébastien Turay Produit par Marie Chourgnoz et Patrice Masini SPECIAL INVESTIGATION CANAL+ Dans le contexte général d’ouverture des frontières et de mondialisation économique qui s’est affirmé au XXe siècle, la disponibilité et la puissance addictive des consommations psychoactives n’ont cessé de croître, ce qui a accru mécaniquement le nombre d’individus vulnérables confrontés à des risques d’addiction. On trouve une illustration saisissante de ce processus d’addiction de masse dans la multiplication contemporaine des cas d’obésité : alors que la capacité à fixer les graisses est un avantage adaptatif qui permettait aux humains de l’environnement ancestral de faire face aux famines, elle est devenue un inconvénient majeur dans le contexte d’une offre alimentaire pléthorique se présentant sous des formes attrayantes et peu diététiques : fast-food, snacks et barres vitaminées, sodas, sundae et glaces à la crème, plats tout préparés et produits surgelés... Cette conjonction malheureuse a entraîné une augmentation sans précédent des cas de surpoids et d’obésité dans tous les pays atteignant leur suffisance alimentaire. Logiques de la prohibition Compte tenu de la présence des drogues dans toutes les cultures humaines et de l’incitation à consommer inhérente à l’économie libérale, on peut se demander pourquoi les sociétés contemporaines sont devenues, de façon universelle, des sociétés de prohibition violente non pas des drogues en général, mais de certaines d’entre elles : cannabis, cocaïne, héroïne, hallucinogènes, amphétamines et autres produits de synthèse. Ces substances sont potentiellement très destructrices, mais on sait aussi qu’elles occasionnent par elles-mêmes sensiblement moins de dégâts humains que certaines drogues licites, telles que l’alcool et le tabac, voire les médicaments sous prescription, et surtout beaucoup moins que la guerre ravageuse menée contre la drogue à la fin du XXe siècle, avec des incarcérations massives dans de nombreux États et des niveaux de délinquance qui gangrènent des pays entiers. En fait, ni le caractère addictif, ni la toxicité de toutes les drogues effectivement prohibées, n’offrent une justification directe et cohérente de cette situation. Ainsi, le fait que l’alcool soit une drogue moins addictive que l’héroïne n’explique pas l’interdiction de beaucoup d’autre drogues qui, comme le cannabis, les amphétamines, la cocaïne, les hallucinogènes, ne sont pas plus addictives que l’alcool, ni forcément plus destructrices. On peut faire des usages modérés ou contrôlés de la plupart des drogues interdites, de la même façon qu’on peut pratiquer sans addiction caractérisée toutes les autres activités dont on risque de devenir psychiquement dépendant : sexe, travail, jeux d’argent, jeux vidéo, achats, sports et qui alimentent en permanence les incitations marchandes. Cette issue ne semble même pas complètement exclue pour l’héroïne, dont il existe des usages épisodiques attestés, et dont on a montré que les arrêts de consommation, spontanés en particulier, étaient possibles et fréquents. En réalité, le modèle de l’héroïne, « bonne et mortelle », comme le disait un usager que j’ai interviewé, a servi de repoussoir et de justification à la ségrégation légale des drogues qui s’est affirmée dans le monde entier à partir du XIXe siècle. On avait besoin d’une raison consensuelle pour tracer une frontière entre substances psychoactives dignes de faire l’objet d’un commerce légitime et celles qu’il convient au contraire d’interdire. LA CULTURE D’UN PLAISIR LIBRE, SANS PROHIBITION NI DÉRIVE ADDICTIVE OU AUTODESTRUCTION, N’EST CERTAINEMENT PAS FACILE À DÉVELOPPER. Dans le contexte général d’un contrôle étatique croissant sur la vie publique et quelquefois sur la vie privée, les progrès continus de la pharmacopée ont rendu nécessaire une réglementation mettant les produits jugés les plus dangereux hors de portée de la consommation ordinaire. Cette tendance a été favorisée par le développement d’un corps médical nombreux et influent, s’emparant progressivement de la fonction de prescripteur officiel de bonne vie, laissée vacante par les prêtres et les philosophes. L’héroïne a pu ainsi devenir, à partir du début du XXe siècle, une sorte de fixateur de consensus anti-drogue d’autant plus facile à désigner que ses usagers étaient beaucoup moins nombreux que ceux de l’alcool. L’apparition du crack, pendant la seconde partie du XXe siècle, a joué exactement le même rôle en renouvelant de façon spectaculaire la justification de la répression des drogues interdites. Le crack ( cocaïne fumée ) est en effet un produit beaucoup plus addictif que la cocaïne sniffée, avec des effets réellement dévastateurs sur la santé, l’humeur et les relations sociales. De tels effets ont permis d’inscrire dans l’ordre de l’évidence de santé et de sécurité publique une mécanique de la prohibition qui, aux États-Unis en particulier, a favorisé le durcissement général des lois pénales et l’élévation sans précédent du taux d’incarcération. Pourtant, suivant un avis souvent exprimé aux États-Unis chez les usagers comme chez les autorités judiciaires, c’est surtout la conscience dans les populations des dégâts occasionnés par ce produit, notamment dans les quartiers pauvres, qui a permis le recul constaté de sa consommation. On pourrait même avoir l’impression, au vu de certains parcours de vie, d’une incompatibilité radicale entre l’extase d’une consommation psychoactive intense et la régularité d’un plaisir fonctionnel : comme le proclament les Narcotiques Anonymes, on est forcé de choisir entre défonce et abstinence, car on ne peut pas être high et clean à la fois. Toutefois, l’alternative ne paraîtrait peut-être pas aussi inconciliable si les disciplines de la félicité n’étaient abandonnées aux seules incitations du marché, laissant à quelques autorités religieuses ou morales, celle de la médecine en particulier, le soin de rappeler la rigueur pontifiante des devoirs. Une culture républicaine de l’entière liberté individuelle et de la belle vie serait au contraire la seule alternative raisonnable à la prohibition sélective qui sévit dans le monde contemporain. Conclusion : une vie avec ou sans drogue? Lorsqu’on engage la discussion sur les meilleures sortes de vie, et en particulier sur les vies sans drogue /vs/ les vies avec drogue, il semble que la seule chose sur laquelle on puisse obtenir un consensus rationnel est que la vie sans addiction est meilleure que la vie avec addiction, compte tenu du calvaire que représentent certains parcours de dépendance. En revanche, il serait plutôt difficile d’obtenir le même consensus rationnel sur le fait que la vie sans prise de risque, y compris celui de l’addiction, serait meilleure que la vie avec prise de risque, sachant que le fait de se mettre à consommer quelque chose n’entraîne pas nécessairement une dépendance sévère. Et à supposer même qu’on soit sûr de devenir accro, on pourrait arguer que, dans un projet global de vie, les gains de la période de consommation, en état de grâce ou de dépassement heureux des limites, pourraient valoir les tourments de la seconde partie – étant entendu qu’il est beaucoup plus facile de tenir ce genre de raisonnement quand on est au début du processus, encore suffisamment jeune et en bonne santé pour tabler sur l’escompte du futur, plutôt qu’à la fin lorsqu’on est amoindri par des années de consommation.La culture d’un plaisir libre, sans prohibition ni dérive addictive ou autodestruction, n’est certainement pas facile à développer. En définitive, le fait qu’aucun argument rationnel ne suffit jamais à imposer à quiconque l’éthique de la prudence sur celle de la consommation intense de sa vie, devrait surtout impliquer, plutôt que la répression des contrevenants, une prise de conscience de la responsabilité publique dans l’accompagnement des personnes dont le libre choix initial s’est heurté aux conséquences néfastes de leurs propres dispositions ou des circonstances sociales. Un des aspects les plus paradoxaux des politiques publiques de la drogue est en effet qu’elles ne sont pas libérales au sens de J. S. Mill lorsqu’il s’agit de reconnaître l’autorité prééminente de la première personne sur elle-même, mais qu’elles peuvent redevenir ultra-libérales lorsqu’on abandonne les individus aux dommages qu’ils s’infligent – ce qui fut la situation dominante jusqu’à l’adoption des politiques de réduction des risques, avec la distribution de seringues et de produits de substitution. IL FAUDRAIT PLUTÔT ICI REVENIR À UN STRICT LIBÉRALISME POUR CE QUI EST DE L’APPRÉCIATION INDIVIDUELLE DES CONDUITES Or, il faudrait plutôt ici revenir à un strict libéralisme pour ce qui est de l’appréciation individuelle des conduites en autorisant les individus majeurs à faire légalement les expériences que certains tenteront du reste de toute façon, quelle que soit la législation en vigueur – tout en évitant de confondre la question de l’usage qui repose sur un principe de liberté individuelle, avec celle de la distribution qui dépend de considérations commerciales et de santé publique. Et au contraire renforcer le sens de la responsabilité publique en informant précisément et largement sur les risques et dégâts des addictions, mais aussi en accompagnant davantage les personnes sévèrement dépendantes par l’élargissement des possibilités de consommation supervisée ou la distribution médicale des substances aux individus qui en sont dépendants, comme cela se pratique déjà dans certains pays, ces moyens étant jugés plus favorables au traitement des addictions et à la lutte contre la criminalité que la prohibition et la répression. DÉ- PENDANCES LIBÉ- RALES La répression des toxicomanies au nom de l’ordre et de la santé publique contredit les principes libéraux de liberté individuelle et d’accroissement de l’offre ; elle se voit à son tour contredite par les conséquences psychiques, physiques et criminelles de la clandestinité qu’elle implique. Il convient donc de réapprécier les risques et les responsabilités. Introduction : banalité de la dépendance En s’inspirant des conceptions neuropsychiatriques actuelles, on peut considérer la dépendance aux consommations psychoactives comme un trait habituel de l’existence humaine qui résulte d’une motivation naturelle à obtenir régulièrement des plaisirs et des récompenses. Cette motivation est associée au fonctionnement normal du circuit dopaminergique de la récompense dans le cerveau que les humains partagent avec d’autres animaux. Les montées psychoactives ne sont donc pas réservées aux personnes réputées « dépendantes »au sens fort : alcooliques ou toxicomanes, mais paraissent au contraire nécessaires à n’importe quel sujet qui se contente de vouloir user des biens de la vie, sous forme de produits qu’il absorbe, comme le vin, le chocolat, les gâteaux, le café ou les tranquillisants, ou de pratiques qui l’absorbent, comme le travail, les jeux, l’amour, le sexe, le sport, la religion ou les achats... Il existe du reste un sens encore plus large de la dépendance, celui d’une dépendance fondamentale à autrui en tant que pourvoyeur de la plupart des biens, qui peut inclure les incapacités pratiques liées à la vieillesse ou au handicap, les dépendances sociales des sujets dominés et, plus généralement, les interactions sociales qui exposent en permanence les sujets aux petits shoots de plaisir ou de déplaisir associés aux actes civils ou incivils d’autrui. Le constat de cette banalité ne doit pas brouiller la perception des niveaux de confort ou de gravité des dépendances, dont certaines sont plutôt heureuses et d’autres au contraire critiques et même catastrophiques. Il permet néanmoins de comprendre le risque de privation inhérent à n’importe quelle sorte de consommation psychoactive, et souligne la communauté essentielle de tous les êtres humains avec ceux qui sont sévèrement accros et ne méritent pas l’opprobre dont ils sont l’objet. Compte tenu de cette banalité anthropologique des dépendances, il serait difficile d’en imputer la responsabilité à l’âge libéral que traverse aujourd’hui l’histoire humaine. En revanche, le libéralisme sous sa forme économique ( extension des marchés et ouverture des frontières ) et surtout politique ( avec en particulier les principes de non-nuisance à autrui et à la société comme seule limite à la liberté individuelle ) a facilité le développement de toutes sortes d’addictions en élargissant le marché des substances et pratiques addictives, et en stimulant la recherche individuelle des plaisirs inoffensifs. Or, le paradoxe est que l’affinité spontanée entre le goût naturel des plaisirs et l’accroissement capitaliste de l’offre a fait l’objet d’une sorte de déni de la part des autorités politiques qui, depuis des décennies, n’ont cessé de restreindre le principe de liberté individuelle au nom d’une exigence d’ordre et de santé publique, elle-même contredite par les conséquences de l’usage clandestin des produits interdits : surdoses, transmission de maladies, abus de faiblesse et criminalité. C’est ce paradoxe que ce petit article se propose d’éclairer. INCOMPATIBILITÉ ENTRE L’EXTASE D’UNE CONSOMMATION PSYCHOACTIVE INTENSE ET LA RÉGULARITÉ D’UN PLAISIR FONCTIONNEL On pourrait même avoir l’impression, au vu de certains parcours de vie, d’une incompatibilité radicale entre l’extase d’une consommation psychoactive intense et la régularité d’un plaisir fonctionnel : comme le proclament les Narcotiques Anonymes, on est forcé de choisir entre défonce et abstinence, car on ne peut pas être high et clean à la fois. Toutefois, l’alternative ne paraîtrait peut-être pas aussi inconciliable si les disciplines de la félicité n’étaient abandonnées aux seules incitations du marché, laissant à quelques autorités religieuses ou morales, celle de la médecine en particulier, le soin de rappeler la rigueur pontifiante des devoirs. Une culture républicaine de l’entière liberté individuelle et de la belle vie serait au contraire la seule alternative raisonnable à la prohibition sélective qui sévit dans le monde contemporain. Les addictions aux drogues Les addictions ou dépendances sévères aux drogues sont généralement l’effet non-voulu de la consommation de produits stimulants, euphorisants ou sédatifs, que l’on a pris initialement pour leur effet psychoactif mais qui ont provoqué un dérèglement durable de la neurochimie de la récompense dans le cerveau. Ce genre d’effet psychoactif est déjà présent dans la plupart des aliments habituels, à commencer par le chocolat, le café, les épices et bien d’autres produits anodins comme le céleri, la sauge ou la camomille. Mais la différence avec ce qu’on appelle les « drogues » est que certaines substances sont prises spécialement pour leurs effets psychoactifs, et cela depuis des temps très reculés, comme en témoignent les textes les plus anciens, par exemple l’Épopée de Gilgamesh à propos du vin ou l’Histoire d’Hérodote à propos du cannabis. On trouvera dans l’ouvrage classique de Louis Lewin une liste impressionnante de ces produits longtemps appelés « stupéfiants » et dont la présence est attestée dans toutes les cultures humaines : opium, morphine, codéine, héroïne, coca, cocaïne, peyotl, mescaline, chanvre indien, amanite tue-mouches, jusquiame, datura, yagé, loco, alcool, chloroforme, éther, benzine, chloral, kawa-kawa, camphre, bétel, kat, plantes à caféine, noix de kola, maté, cacao, tabac, parica, arsenic, mercure… On y trouvera aussi un commentaire synthétique sur leurs effets et les raisons pour lesquelles on les consomme : recherche d’un état d’euphorie ou d’un médicament, d’un changement d’humeur agréable, libération vis-à-vis de soi-même ou de ses souvenirs, ou encore accès à une dimension esthétique de l’existence qui culmine dans les effets des hallucinogènes mais qu’on retrouve, sous d’autres formes, avec d’autres produits : par exemple l’héroïne qui embellit chaque objet du monde, ou la cocaïne qui magnifie la présence du sujet dans le monde, sans parler de l’alcool qui rétablit l’harmonie des choses, ou du cannabis qui amplifie chaque sensation. Malgré, ou plutôt à cause de ces propriétés gratifiantes et embellissantes, ce qui menace l’usager de drogues, ce sont les effets nocifs sur la santé, à plus ou moins long terme, mais aussi, dans l’intervalle, les risques d’emballement et d’escalade de la consommation. Ces risques tiennent au caractère addictif des substances, certaines l’étant plus que d’autres, par exemple le tabac et l’héroïne plus que le cannabis ou la cocaïne sniffée, et à la tolérance physiologique qui rend nécessaires des quantités plus grandes pour obtenir les mêmes effets. À cela s’ajoute, en cas d’interruption, un syndrome psychique et parfois physique de sevrage, plus ou moins douloureux suivant les produits et le niveau d’addiction atteint. Et même lorsqu’on parvient à contrôler le niveau de consommation, ce qui est la situation la plus souhaitable, on n’échappe pas au sentiment de manque s’il arrive qu’on soit privé du produit, y compris pour l’insignifiante consommation de quelques verres de vin aux repas. Ce qui peut être douloureux dans l’usage des substances psychoactives, ce n’est donc pas la dépendance à quelques drogues habituelles : alcool, tabac, cannabis, médicaments, cocaïne ou ecstasy..., qui serait plutôt une cause de bien-être, mais le déséquilibre éventuel entre le désir ou le besoin qu’on en a et la possibilité de consommer offerte par le cours du temps, la disponibilité des produits ou l’état de son corps. C’est cet équilibre qui devient précaire pour le toxicomane, comme il l’est pour le vieillard relégué et privé, en plus de sa mobilité et de son cadre habituel, de son vin, de son tabac et de ses consommations préférées. Le modèle d’une dépendance constitutive au plaisir et à la récompense permet de comprendre le malheur des dépendances aux substances psychoactives mais aussi, plus largement, à toutes les activités et relations génératrices de récompenses subjectives, à commencer par l’alimentation, le sexe ou le réconfort affectif. Logique des consommations addictives En cas d’addiction sévère à une drogue de type héroïne, crack ou alcool, le risque d’une issue fatale à plus ou moins brève échéance, ou alors l’impossibilité de continuer à vivre de cette façon peuvent inciter à interrompre la consommation, spontanément ou à l’aide d’un traitement. Cependant, bien avant d’en arriver à cette alternative, le souci de l’autoconservation conduit la plupart des usagers de drogues à tenter de contrôler leur consommation de façon à la rendre compatible avec leur bien-être général, leurs relations personnelles ou leur insertion sociale. Pour certaines drogues dites dures, il est même habituel que les usagers tentent des interruptions épisodiques leur permettant de gérer le niveau de consommation, de redescendre le niveau de tolérance et de conserver le contact avec la réalité. La représentation courante du drogué ou de l’alcoolique comme un être faible et dépassé par ses pulsions semble donc largement inadéquate, car elle ne s’applique vraiment qu’aux moments d’usages compulsifs ou d’ivresse incontrôlée, ou alors aux phases avancées du processus d’intoxication, lorsque toutes les tentatives d’interruption se heurtent aux implacables mécanismes neurochimiques de l’addiction. Mais avant d’en arriver à cet état de décadence et de dégradation sociale, la pratique des drogues relève davantage d’une décision d’auto-indulgence ( akolasia dans la terminologie d’Aristote ) que d’un vice d’intempérance ( akrasia ) ou de faiblesse de volonté. Ce serait même, et de façon plutôt paradoxale, la tempérance ( egkrasia ), décrite par Michel Foucault comme la vertu princeps léguée à l’Occident par les sagesses gréco-latines, qui apparaît comme son trait le plus commun. Cet usage contrôlé des drogues illicites est à rapprocher du contrôle organisé par l’État sous forme de prescriptions médicales pour les médicaments psychoactifs : anxiolytiques, antidépresseurs, hypnotiques ou neuroleptiques, ou de limitations bien définies et promues par les autorités sanitaires pour les drogues licites : par exemple trois verres d’alcool pour les hommes, deux pour les femmes ( différence qui s’explique par la masse musculaire ), avec un jour d’abstinence par semaine. On sait d’ailleurs que pour l’alcool comme pour le tabac, le contrôle diminue les risques ( de cancer en particulier ), mais ne les fait pas disparaître. Toutefois, ce qui détermine le succès universel d’une drogue aussi potentiellement addictive et destructrice que l’alcool, c’est la possibilité notoirement attestée de maîtriser une source garantie de fête et de plaisir, aussi longtemps qu’on n’est pas passé de l’autre côté, celui de l’alcoolisme « invétéré ». On voit ainsi que c’est exactement le même modèle du contrôle de la consommation qui inspire les usagers de drogues illicites et les prescripteurs officiels de drogues licites ! SATISFACTION DE N’IMPORTE QUEL GOÛT NATUREL OU ARTIFICIEL SUSCEPTIBLE DE DONNER LIEU À UN EMBALLEMENT DE LA CONSOMMATION Mimétismes et capitalisme Comme le fait remarquer Jon Elster, « l’addiction est artificielle, et non pas universelle, c’est un accident de l’interaction entre la machinerie de la récompense du cerveau qui a évolué dans d’autres buts, et certaines substances chimiques ». De fait, l’addiction n’est pas une fatalité puisque n’importe qui ne devient pas addict, même s’il se risque à consommer des produits dangereux. Il est admis au contraire que ce sont seulement certains individus vulnérables sur le plan génétique ou psychique qui peuvent le devenir, lorsqu’ils sont confrontés à certaines conditions d’environnement. Parmi ces conditions, les capacités mimétiques des êtres humains, sur-mobilisées par les dynamiques de consommation marchande et par les offres de drogues au sein de certaines communautés, jouent certainement un rôle crucial. Elles permettent de transmettre en cascade des types de comportements dont certains peuvent être particulièrement addictifs. Ce qu’on sait aujourd’hui sur les « neurones miroir », c’est-à-dire la possibilité d’activation des mêmes zones du cerveau chez un animal effectuant une certaine activité et chez un autre animal qui est simplement témoin de l’activité en question, et la connexion éventuelle de ces mécanismes avec les circuits de la récompense lorsqu’il s’agit d’activités motivantes, offrent un modèle plausible des mimétismes neurologiques qui favorisent la contagion des activités susceptibles de procurer du plaisir et des récompenses. Ces mécanismes neurologiques peuvent aujourd’hui se produire et se reproduire en série, et à une échelle de masse, du fait de l’utilisation marchande des attentes de jouissance du plus grand nombre dans n’importe quel domaine de la vie. L’exploitation industrielle du désir est en effet le propre du capitalisme moderne tel qu’il a été décrit par Adam Smith, Karl Marx et beaucoup d’autres auteurs, toujours prêt à exploiter et intensifier toutes les sources potentielles de profit, de quelque nature qu’elles soient. La satisfaction de n’importe quel goût naturel ou artificiel susceptible de donner lieu à un accroissement, voire à un emballement de la consommation, a pu ainsi apparaître comme la source la plus sûre et la plus inépuisable de profit. Le plaisir étant devenu un des principaux arguments de vente et un puissant facteur de développement des forces productives, le rapport à la consommation psychoactive s’est mis à changer, non pas dans sa nature neuropsychique, mais dans ses modalités d’extension, et par conséquent dans sa signification sociale plus générale. « Ô PSY- CHE- DE LIE! » - 3 - - 2 - VANESSA PARADIS À 40 ans, la Française revient là où elle ne nous était pas apparue depuis le carton de Divinidylle il y a six ans, exception faite d’un best-of accom- pagné d’un inédit signé Gaëtan Roussel (Il y a) : dans la rubrique musicale. Quelques mois avant de la retrouver au cinéma, elle sort Love Songs, un copieux double album dont elle a confié la réalisation à Benjamin Biolay, et l’écriture des chansons à toute une ribambelle de garçons fréquentables. Ainsi Mathieu Boogaerts, Mickaël Furnon (Mickey 3D), Carl Barât, ou Ben Ricour sont tous allés au Paradis, emportant dans leur besace ce qui fut à l’époque de son dernier disque le titre d’un film de Christophe Honoré : des chansons d’amour. Au final, Love Songs évoque donc l’amour en extra-large : il y est question de joie, de désillusions, mais aussi d’amitiés, d’espoir et de bilans, le tout enrobé d’une enveloppe qui oscille entre chanson française et pop british, funk et rock, inspirations world et soul. « Je ne voulais pas faire un disque sombre”, confie-t-elle. La pochette balance d’ailleurs entre une photo en noir et blanc et un logo aux couleurs chatoyantes. Sur celui-ci, on peut imaginer à la fois une petite larme et une petite flamme qui se réfléchissent. Un disque de « flarme » en quelque sorte, dont l’interprète réfléchit d’ailleurs beaucoup. Ici, elle évoque la genèse et la réalisation de son album, son passé, ses concerts et ses projets. LES PARADIS ARTIFICIELS Les Paradis Artificiels lance sa 9 ème édition et poursuit son objectif d’établir un tour d’horizon des tendances musicales actuelles, au travers d’une série de concerts sur toute la métropole lilloise. Cet événement est un polaroïd de ce qui se fait de mieux, avec des groupes émergents et des têtes d’affiches. Ainsi, le fil se déroule dans un maximum de lieux, investissant aussi bien l’Aéronef, le Splendid, le Zénith, que la Cave aux Poètes de Roubaix ou le Grand Mix de Tourcoing… Cette multitude d’évènements est le résultat d’une farouche volonté de faire bouger la région Nord - Pas de Calais et d’inscrire sa sphère d’influences dans le paysage musical national, en suggérant à chacun de goûter des instants musicaux éclectiques, afin qui sait de se retrouver enivré par les artifices de ces Paradis... Fauve ≠ Les Nuits Fauves, Youssoupha, Triggerfinger Arthur H, Superpoze, Hindi Zahra, Black M, Bakermat Rival Sons, Koudlam, Floor, Buvette, Liz Cheral, Minsk, Mr. Belt & Wezol, Cleavage & the Tailors, Les Garçons Manqués : Nicolas Rey & Mathieu Saïkaly Lieux divers Lille - Nord de la France du 10 au 24 Avril 2015 Philosophie Esquisse d’une « philosophie « de la drogue *La notion de Bardo « Tu t’en vas, dit l’immonde tutoiement du Bardo, et tu es toujours là, tu n’es plus là mais rien ne te quitte tu as tout conservé sauf toi-même et que t’importe puisque le monde est là. Le monde, mais ce n’est plus moi. et que t’importe, dit le Bardo, c’est moi. » Artaud. Actualités L’actualité sorties vue sous l’angle du mot de la semaine. Tout d’abord en musique, avec le festival Les Paradis Artificiels, et le nouvel album de Vanessa Paradis. Cinéma ensuite, pour réserver dès maintenant ses places pour le retour de Cinéma Paradiso. En art contemporain enfin, avec ce joli nom « Paradis sans promesses », une exposition en france des ateliers de Singapour. PARADIS SANS PROMESSE Pour la première fois en France, la culture contemporaine de Singapour est mise à l’honneur dans le cadre de « Singapour en France - festival », à travers plus de 60 événements dans 45 lieux différents. Ce festival, proposé et co-organisé par l’Institut français, le National Heritage Board (NHB) et le National Arts Council (NAC), se tient en France, du 26 mars au 30 juin 2015, à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance de Singapour. C’est dans ce cadre que sont accueillis, à l’occasion des 29e ateliers internationaux du FRAC des Pays de la Loire, cinq jeunes artistes, Chun Kai Feng, Godwin Koay, Joo Choon Lin, Loo Zihan et Kray Chen Kerui. C’est l’occasion pour le public français de découvrir cette cité-Etat de cinq millions d’habitants, île située entre la Malaisie et l’Indonésie, société cosmopolite aux quatre langues officielles, peuplée de Chinois, d’Indiens, de Malais, d’Indonésiens et d’Occidentaux... Ancien comptoir puis base navale britannique, deuxième port au monde, Singapour est célèbre pour ses jardins luxuriants, pour sa densité et sa croissance exceptionnelles, pour ses rues immaculées et ses nombreux gratte-ciels. Paradis technologique au beau milieu d’un océan Pacifique chaotique et objet de toutes les convoitises, Singapour est aussi, 50 ans après son indépendance, une utopie pragmatique, régie par le confucianisme et un Etat omnipotent, mue par le souci constant de préserver une paix sociale et une obéissance aux règles qui sont les conditions sine qua non de la stabilité politique et de la prospérité économique du pays, cette même prospérité qui constitue, avec la crainte de ne plus en bénéficier, le ciment premier de la société singapourienne. Les œuvres respectives de ces cinq jeunes artistes de Singapour témoignent, chacune à leur manière, des tensions inhérentes à cette utopie pragmatique et parcellaire, tensions entre une société cosmopolite, à la croisée de plusieurs cultures, et le conformisme moral et de mœurs qui y règne, entre le libéralisme économique et l’autoritarisme du pouvoir, entre individualisme patent et référence constante à la collectivité, entre aspirations démocratiques et recherche de la stabilité, entre puissance d’une métropole ultramoderne mondialisée et vulnérabilité environnementale et géopolitique, entre ouverture au monde et à ses flux et cristallisation d’une identité nationale. Une société en devenir donc, où toute une jeunesse se cherche un destin, un intérêt commun qui ne seraient plus seulement la somme des intérêts en commun. Tels seront sans doute les enjeux de ce temps de résidence, ceux d’un commun à bâtir à partir de cinq identités, individualités et démarches artistiques distinctes, toutes cependant porteuses, à leurs niveaux respectifs, du désir de bâtir un projet commun. À Carquefou, il s’agit de jeter les bases d’espaces de discussion et d’échanges, de mettre en œuvre un dispositif à même de rendre tangible, tant pour les artistes que pour les visiteurs, les liens tacites et les lignes de tensions entre les projets, les narrations et identités communes en voie d’émergence. Ateliers internationaux Singapour du 7 mars au 10 mai 2015 Frac, Carquefou CINEMA PARADISO Le Cinéma Paradiso fait son grand retour en 2015 au sein de la Nef du Grand Palais. Souvenez-vous, le plus grand cinéma éphémère d’Europe s’était installé dans le lieu en 2013. Avec son Drive-in, ses restos et son club, il avait réuni pas moins de 80 000 personnes en 12 jours. Cinema Paradiso ouvrira ses portes à partir de 19h jusqu’à l’aube et pourra recevoir jusqu’à 4000 spectateurs dans deux espaces de cinéma aménagés en gradins et séparés par deux immenses écrans de 25 mètres. Face à chaque écran géant, vous pourrez prendre place dans des fauteuils de cinéma, des mythiques LoveSeat (signés par le designer français Martin Székely) ou encore dans des lits doubles. Découvrez un espace d’animations et de restauration original. En effet, tous les soirs dès 19h, Cinema Paradiso se transforme en un lieu festif où on vient s’amuser entre amis. Cinema Paradiso est aussi le lieu idéal pour simplement profiter de la lumière du coucher du soleil estival et découvrir une installation artistique impressionnante conçue entièrement en miroir par Martin Méry, signataire de la scénographie générale de l’opération, sur plus de 1000 mètres carrés. MK2 Paris Grand Palais - Champs Elysées du 16 au 26 Juin 2015 Les quelques lignes qui suivent ont le sens d’une anamnèse, modeste et rapide, destinée aux nouvelles générations, d’une époque où quelques individus se sont lancés dans l’étrange aventure de l’exploration psychique ou de la « schizophrénie expérimentale ». Quelque chose a alors eu lieu qui est resté sans suite, qui n’a pas été repris ni « sauvé », ni intégré par aucune culture. Or, s’il est dommage, de manière générale, que l’expérience se perde, il est d’autant plus regrettable que celle-ci se soit effacée, que les drogues psychédéliques continuent à être consommées dans l’ignorance la plus totale de leurs dangers spécifiques. L’expérience de la drogue a alors lieu sans qu’aucun discours ne soit là pour la soutenir ( analogue en cela à l’amour, selon Roland Barthes ), sinon ces discours inadéquats que proposent le corps social et qui ne parlent qu’en termes de plaisir-déplaisir plus ou moins dangereux, licites ou illicites, alors que le problème soulevé pourrait bien être celui de l’accès à une certaine « vérité ». On ne luttera jamais contre le danger de la drogue qui peut, en effet, parfois, être extrême, en méconnaissant sa puissance qui est n’est pas puissance d’illusion, tout au contraire. La drogue est donc le plus souvent envisagée dans la perspective de la clinique, de l’anthropologie ou de la littérature. Il est très rare que la philosophie s’y intéresse. Pourtant l’expérience psychédélique – littéralement : « qui rend l’esprit clair ou évident « ne devrait pas laisser indifférents ceux parmi les philosophes qui n’abandonnent pas aux sciences l’exploration de la psyché. Si le philosophe se détourne de la drogue c’est sans doute par amour de la sobriété et de la lucidité. Pourtant ceux qui se sont risqués dans ces parages ont souvent eu la surprise de ne pas perdre pied dans l’irréalité, bien au contraire, ainsi Michel Foucault : « … moi ce qui m’a frappé dans la drogue…, c’est que c’est absolument loin de vous couper de la réalité » 1. Notre question devrait alors être la suivante : qu’est-ce que les drogues psychédéliques sont à même de « révéler » ? Y a-t-il un enseignement de la drogue ? POUR SE DIRE, L’EXPÉRIENCE DOIT PUISER, FAUTE D’AUTRES RÉFÉRENCES, DANS LE RÉPERTOIRE DE LA LITTÉRATURE MYSTIQUE UNIVERSELLE. Notre hypothèse est que les drogues psychédéliques peuvent bien être dites, en effet, « révélatrice de l’esprit », mais qu’il s’agit là d’une « révélation sans révélation », la psyché n’étant pas un objet susceptible de se présenter jamais en tant que tel, mais une ouverture dans laquelle le sujet de l’expérience se dissipe et s’évapore. Expérience d’une dissolution où « ce qui apparaît » n’apparaît à proprement parler à « personne », le pullulement des apparitions ou des phénomènes, les « hallucinations » ( qui sont autant de perceptions bien fondées ), « hyper-réelles », n’étant jamais que secondes par rapport à l’épreuve de la perte du moi, épreuve du vide ou de l’absence, sans aucun manque cependant, durant laquelle l’enjeu consiste tout entier à être « sans moi ». « Expérience déchiquetée », comme l’écrit Artaud, voyage qui consiste en un émiettement fabuleux de la subjectivité. Les visions sont donc à la fois d’une précision déchirante et comme inessentielles : elles passent au second plan sur le fond de la « révélation sans révélation »d’un espace autre, sans commune mesure : « Je suis une vaste plaine, un océan d’étendue » . Seuls les débiles usent des drogues psychédéliques dans le but de se procurer de jolies hallucinations. Ils seront les premier surpris, probablement très désagréablement de ce qui va leur arriver. L’hallucination est une image qui prend vie, mais l’essentiel est la lumière qui l’éclaire, le vide où elle surgit, l’espace où elle vibre. L’important n’est jamais l’hallucination elle-même, mais leur pullulement, la quantité invraisemblable de ce qui se donne à voir et à entendre dans des temporalités ralenties, accélérées, multipliées. Nous allons voir, en particulier, comment des auteurs aussi différents qu’Artaud ou Michaux ( il faudrait citer aussi Jünger ) ont eu recours au Livre des Morts Tibétain. Cette littérature sert d’abord de guide pour qui affronte le grand inconnu : « Pour arriver à faire de l’intraitable agitatrice, de la démentielle infinitisante une alliée, il faut à peu près les mêmes dispositions qui se trouvent indiquées dans le Bardo Thödol, pour le voyage dont on ne revient pas, celles que, selon nombre d’enseignements traditionnels, il faut pour affronter les puissances occultes » 3. Une « philosophie de la drogue » devrait alors pouvoir arracher les expérimentateurs à cette tentation de l’occulte. Le premier chapitre de cette philosophie devrait consister en une réélaboration du concept d’expérience lui-même. Un peu de métaphysique 4 devait alors suffire pour échapper au « flot de fange de l’occultisme » ( Freud ). En fait, l’expérience des drogues psychédéliques devrait plus précisément être appelée une « épreuve ». La notion d’Épreuve Il faut nommer « épreuve » une expérience qui destitue le sujet de l’expérience de sa position d’expérimentateur « objectif » qui ne serait pas modifié par l’expérimentation elle-même, qui ne s’exposerait pas lui-même au risque de l’expérimentation. À ce terme correspond sans doute la notion allemande d’« Erfahrung » : « Faire une expérience » ( eine Erfahrung machen ) avec quoi que ce soit, avec une chose, un homme, un dieu, demande que cela nous arrive, que cela nous atteigne, nous tombe dessus, nous retourne et nous change. Dans cette expression « faire »ne signifie justement pas que par nous-mêmes nous mettions en train l’expérience ; faire, c’est ici passer les épreuves ( durchmachen ), endurer, accepter ( empfangen ) ce qui nous atteint en s’accordant à lui ». Prenons un exemple significatif : en se promenant sous l’emprise de la mescaline quai des Grands Augustins, Michaux remarque que cette grande artère souffre d’« un manque étrange sur lequel je ne saurais mettre le doigt. Elle manque sans doute de moi, de tout ce que j’y mets d’ordinaire » 7. L’épreuve consiste donc à apercevoir enfin le monde, pour ainsi dire, tel quel, sans les écrans symboliques dont nous avons l’habitude de le parer. Épreuve d’une certaine désubjectivation qui est du même coup « objectivation ». Le désir du drogué s’investit alors tout entier dans la perception d’un « trop de réalité ». L’enchantement qui peut sans cesse virer en torture consiste en une « imagination pour le réel » 8 ( pour emprunter une expression à Goethe qui n’était pas un drogué ). Imagination n’est pas illusion. Parler des drogues, comme nous le faisons ici dans la perspective d’une certaine « vérité », c’est s’attaquer au dogme – tout au moins dans le cas des drogues psychotropes – de « la drogue pourvoyeuse d’illusion ». Peut-être faudrait-il alors lire les sept cents pages de la Métaphysique de l’imagination de Cinthia Fleury, qui cite Ibn Arabi : « Sache que tu es imagination et la totalité de ce que tu perçois, et que tu dis être du non-moi, est imagination, car l’existence tout entière est imagination en imagination ». L’expérience que procure les drogues psychédéliques peut donc être dite une épreuve au sens où elle ne laisse pas intact le sujet de l’expérience, et où elles le contraignent à une rencontre avec son inconsistance. « Épreuve » est un bon mot que Michaux n’a pas choisi par hasard, non pas parce qu’il évoque l’héroisme ( et effectivement l’expérience de la drogue peut devenir infernale ), mais parce qu’il fait penser au procédé des peintres qui impriment à l’aveugle des formes et des couleurs sur une surface. Il s’agit de se laisser envahir par le dehors ou par l’envers de la conscience où l’on se tient d’ordinaire enfermé comme dans une petite chambre. Épreuve d’une « révélation sans révélation » puisqu’il ne restera rien de l’expérience qui pourrait être appropriable et capitalisable. La mémoire de l’expérience n’est plus que la contre-épreuve de l’épreuve avec laquelle il restera cependant à se débattre une vie durant. On comprend alors la tentation de recourir à la doctrine du bouddhisme et du bouddhisme du plus haut niveau : celui des Tibétains. La drogue, en provoquant des contrastes violents d’états de conscience, révèle à quel point celle-ci est labile, flottante intermittente, à quel point nous vivons tous ordinairement dans une sorte d’hypnose ou de somnambulisme. C’est la conscience elle-même qui pourrait bien, finalement, être une drogue, comme l’a aperçu Walter Benjamin lorsqu’il évoque de manière foudroyante « cette drogue la plus terrible de toutes, qui est nous-mêmes, et que nous absorbons dans la solitude ». La prise de drogue va alors entraîner l’interruption de ce régime ordinaire de la conscience, et un réveil paradoxal, comparable à l’épreuve du Bardo tel que le décrivent les anciens Tibétains. L’EXPÉRIENCE PSYCHÉDÉLIQUE – LITTÉRALEMENT : « QUI REND L’ESPRIT CLAIR OU ÉVIDENT » Artaud et Michaux, et d’autres, ont eu recours à un concept d’origine tibétaine pour décrire certains états de conscience modifiée provoqués par la drogue ou les électrochocs. Le Bardo est l’état intermédiaire entre la mort et la renaissance ( Bar : entre, Do : deux ). L’âme du défunt traverse différentes épreuves dont la première et la plus importante est celle d’une vacuité qui est aussi une lumière claire et aveuglante. Peu à peu des formes surgissent et, s’il ne sait pas se maintenir dans la pure vacuité, le défunt va retrouver une identité et une matrice. L’expérience de la mort/renaissance est donc celle d’un entre-deux où le sujet fait l’épreuve à la fois de son impermanence et de sa persistance à travers les métamorphoses. Il traverse des formes qui sont comme des habitations transitoires qui le définissent provisoirement. Les dieux effrayant ou bienveillant doivent être traités comme des apparitions sans réalité. Le guide – car le Bardo Thödol est une sorte de manuel de navigation dans l’entre-deux – conseille au défunt de renoncer à des identifications/renaissances séduisantes qui se proposent sans cesse à lui. Il encourage à la non-identification avec ces entités qui sont des risques permanents d’enfermements. Ce « livre des morts » est donc riche en conseils pour les vivants. Et il doit être possible d’en faire un usage qui n’implique aucune orthodoxie : « J’ai à me plaindre d’avoir dans l’électrochoc rencontré des morts que je n’aurais pas voulu voir. Les mêmes que ce livre imbécile appelé Bardo Thödol draine et propose depuis un peu plus de quatre mille ans. Pourquoi ? Je demande simplement : Pourquoi ? » Prudence Cette esquisse d’une « philosophie de la drogue « devrait inciter finalement à une très grande prudence dans l’usage et les expérimentations. « Il faut de toute nécessité se présenter bien à l’infini ». Mais aussi il pourrait s’agir finalement d’un encouragement à l’abstention. Les conditions aujourd’hui ne sont pas bonnes pour des expérimentations sereines. La qualité des produits est douteuse : ils assomment plus qu’ils ne révèlent. Deleuze avait lu chez Miller qu’il était possible se soûler à l’eau pure. L’expérience de la drogue est l’expérience de ce que la drogue révèle et non de la drogue elle-même comme produit ou entité. « In vino veritas, écrit Jünger, – cela ne signifie pas qu’elle est cachée en lui. Ce mot veut dire, bien plutôt, qu’il permet d’agir à une force toujours présente et qui lui est étrangère ». Il ne devrait donc pas être totalement impossible d’accéder à cette « révélation sans révélation » dans la plus grande sobriété, à l’aide des seules forces de la pensée. IL EST PROPOSÉ ICI UNE ESQUISSE DE « PHILOSOPHIE DE LA DROGUE ». QUEL EST L’INTÉRÊT DE L’EXPÉRIENCE DES DROGUES DITES « PSYCHÉDÉLIQUES » POUR LA PENSÉE ? DE QUELLES RÉVÉLATIONS SONT-ELLES PORTEUSES ? QUI PEUT COMPRENDRE AUJOURD’HUI, ALORS QUE DELEUZE N’A JAMAIS ÉTÉ AUTANT LU ET RELU, CETTE EXCLAMATION QUI CLÔT LE SPLENDIDE CHAPITRE « PORCELAINE ET VOLCAN » DE LOGIQUE DU SENS : « Ô PSYCHÉDÉLIE ! » - 8 - Sorties Pour changer des sorties ha- bituelles, des suggestions de pièces jouées actuellement ou dans un futur proche. Le Paradis étant..... ça nous correspond plutôt bien. Ours Directrices de publication : Léna Douani, Juliette Beraud Rédactrices en chef du magazine : Léna Douani, Juliette Beraud Conseillère et correctrice : Muriel Paris Rédacteurs : Très variés, Léna Douani, Juliette Beraud Direction Artistique : Léna Douani, Juliette Beraud Direction artistique : Léna Douani, Juliette Beraud Journal tiré à 3 exemplaires (imprimerie ParnassCopie). Le film de Marcel Carné Les Enfants du paradis (1945) se situe au Théâtre des Funambules et évoque l’atmosphère populaire de cette partie d’un théâtre. Le scénario est de Jacques Prévert, Arletty et Jean-Louis Barrault en sont les interprètes principaux. L’histoire 1840, Boulevard du Crime. Les amours contrariées de Garance et du célèbre mime Debureau, tous deux séparés par d’autres amours : Lacenaire, Frédérick Lemaître et un richissime comte pour Garance ; la fidèle, aimante et malheureuse Nathalie pour Baptiste. Chef-d’oeuvre absolu avec Jacques Prévert au scénario et Marcel Carné à la réalisation, Les Enfants du Paradis a été élu meilleur film de tous les temps par les critiques français à l’occasion du centenaire du cinéma. L’affiche est une succession de noms désormais mythiques (Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Marcel Herrand…) avec, au sommet, l’inégalable Arletty. aux murs de la salle. Autour du film Laissons la parole à François Truffaut qui en 1956 se chargea avec ses amis des Cahiers du Cinéma de tirer à boulets rouges sur Marcel Carné « qui n’a jamais su évaluer un scénario, n’a jamais su choisir un sujet... Pendant des années, on nous a offert des films de Jacques Prévert mis en images par Marcel Carné. » Truffaut qui finira en 1984 par avouer à Carné, lors d’une rencontre à Romilly, qu’il a fait 23 films et qu’il les « donnerait tous pour avoir fait Les Enfants du Paradis. » Comme on le comprend. LE PARADIS Le Paradis est un film expérimental d’Alain Cavalier sorti en 2014. Depuis l’enfance, j’ai eu la chance de traverser deux mini dépressions de bonheur et j’attends, tout à fait serein, la troisième. Ça me suffit pour croire en une certaine beauté de la vie et avoir le plaisir de tenter de la filmer sous toutes ses formes : arbres, animaux, dieux, humains… et cela à l’heure où l’amour est vif. L’innocence, le cinéaste en a perdu une partie. C’est si délicat à repérer autour de soi, si difficile à ne pas perdre au tournage. Ma reconnaissance va à ceux que vous regarderez à l’écran. Pour tenir tête au temps, j’ai une parade qui est de fouiller dans mon stock d’émotions et d’images anciennes. Non pour retrouver ce qui ne reviendra pas mais pour deviner dans l’hiver les signes du printemps. Cela permet de recommencer encore une journée d’un pas aisé. VUE DEPUIS LE PARADIS LES ENFANTS DU PARADIS, MARCEL CARNÉ Dans un théâtre, le paradis ( aussi appelé poulailler ) est le dernier étage d’une salle de théâtre, au-dessus des loges et des balcons. Cette partie du théâtre est la moins chère du fait de l’éloignement de la scène. Le nom de paradis viendrait de sa proximité avec les plafonds peints comportant souvent des composions mythologiques décrivant le séjour des dieux. C’est donc l’ensemble des places dévolues aux spectateurs. L’orchestre ou parterre compte 524 places. C’est le plus vaste ensemble de sièges. Le balcon surplombe le parterre et compte 159 places. Les « places-paradis » : originellement dans un théâtre à l’italienne, ce terme désignait des places situées tout à fait en haut de l’édifice, au-dessus des galeries. Elles étaient destinées à accueillir les spectateurs les plus modestes moyennant des tarifs réduits. La situation de ces places, relativement loin du plateau et excentrées, d’où la visibilité était donc limitée, justifiait en effet des tarifs plus abordables que ceux des places de l’orchestre. Au Théâtre de Cornouaille, il est convenu d’appeler « places paradis » des sièges qui sont en fait plutôt destinés à d’éventuels retardataires, qui peuvent ainsis’installer sans occasionner de gêne pour les autres spectateurs… On notera que le tissu qui recouvre ces sièges est noir ; ils se fondent ainsi visuellement aux murs de la salle. NOUS N’IRONS PAS AU PARADIS CE SOIR Alors qu’il interprète Le Faiseur de Balzac*, le soir, sur la scène des Abbesses, Serge Maggiani nous donne un autre rendez-vous, un peu plus tôt, en fin d’après-midi. Cela se passe dans le même théâtre, à 18h. Le comédien dit, vit, transmet, commente des extraits des Chants I et V de L’Enfer de Dante Alighieri. Il nous entraîne ainsi dans La Divina Commedia, en français et en italien, mais convoque aussi l’existence de celui que l’on considère comme le père de la langue italienne (né à Florence en 1265, mort à Ravenne en 1321, Dante n’a pas écrit La Divine Comédie en latin, mais en dialecte florentin), ainsi que divers points d’analyse littéraire, poétique, divers éclaircissements sur l’histoire du catholicisme, sur l’Italie d’hier et d’aujourd’hui. Né de l’autre côté des Alpes, à Carrare, Serge Maggiani est Italien de nationalité et de cœur. Il faut l’entendre parler du pain de sa chère Toscane, l’entendre raconter des histoires de petit enfant qui, jouant par terre dans une cuisine, voit un adulte se pencher sur lui, « grand, très grand, grand comme la Tour de Pise « , et lui dire que le plus grand des poètes était Italien, qu’il est revenu du voyage d’où l’on ne revient pas. Un messager nommé Serge Maggiani Il faut le voir se lever du premier rang des spectateurs pour monter sur un plateau réduit à sa plus simple expression, et prendre la parole, tout aussi simplement. Un bord de scène sans décor, fermé par un rideau blanc tombant des cintres, le place au plus proche du public. La salle restera éclairée tout au long de la représent- ation. Car le comédien s’adresse à nous les yeux dans les yeux, nous tutoyant comme Dante tutoie son lecteur, mettant de côté toute forme de théâtralité, ou de cérémonie. En revenant ainsi à L’Enfer, après avoir participé, en 2008, lors du Festival d’Avignon, à une lecture d’extraits de La Divine Comédie dirigée par Valérie Dréville dans la Cour d’honneur du Palais des papes (cette expérience est à l’origine de ce spectacle, conçu en collaboration avec la comédienne et dédié à Philippe Avron), Serge Maggiani se transforme en messager. C’est toute sa densité, toute sa justesse, toute sa sensibilité teintée d’humour qui s’expriment dans cette digression poétique. « La Commedia est une œuvre savante, parfaite, une cathédrale » , nous confie le comédien. A l’inverse de cette stature intimidante, Nous n’irons pas ce soir au paradis établit un moment de partage convivial, sans solennité. Un moment simple et vrai, comme une balade, un soir, sur un chemin de Toscane. Théâtre des Abbesses / d’après Dante Alighieri PIERRE RIGAL , PARADIS LAPSUS Pour sa première création pour le jeune public, Pierre Rigal chorégraphie une pièce théâtrale où les mots et les corps se dérèglent. Sans conséquences, puisque c’est, paraît-il, le plus sûr moyen d’accéder au paradis. Au royaume de l’absurde, entre quiproquos et chassés-croisés, il est recommandé de se tromper… Le paradis, c’est le lieu de la félicité. Un lapsus, tout le monde en a déjà fait. Mais un Paradis Lapsus… Quesako ? Selon Pierre Rigal, c’est le « summum de l’incompréhension ». Mais encore ? « Une euphorie liée à la perte partielle ou totale de cognition. » Le Jardin des délices version 2014 serait-il donc un espace-temps improbable et loufoque, où personne ne se comprend ? Une idée saugrenue, mais guère surprenante de la part d’un artiste qui, depuis ses débuts en 2003, après une carrière de sportif de haut niveau, ne cesse de poser sur le monde un regard détonnant. Qu’il s’agisse de l’évolution humaine à travers la position debout dans Érection, d’un match de foot dans Arrêts de jeu ou même de la violence dans Bataille, il réinvente les situations les plus convenues avec une subtile ironie. De là à reconsidérer, avec humour, la nécessaire communication réciproque entre les hommes, et plus particulièrement dans les couples, il n’y a qu’un pas… que le chorégraphe franchit allègrement. Dans cette première création pour le jeune public, il met donc en scène deux danseurs, un homme et une femme, qui ne parviennent – littéralement – plus à s’entendre. Leur voix n’est pas la leur et leurs mots trahissent leurs pensées, c’est donc à une conteuse-chanteuse qu’il revient de dire, à leur place, ce qu’ils ont sur le coeur. Aux absurdités verbales répondent les faux-pas physiques, dans une cocasse « danse du trébucher » qui autorise tous les lâcher-prise. Mais il est vrai qu’au paradis, tout est permis ! Paradis Lapsus fait partie du cycle jeune public de cette saison : cinq spectacles en écho à la Belle Saison avec l’enfance et la jeunesse, manifestation initiée par le ministère de la Culture et de la Communication. Théâtre National de Chaillot RETOUR SUR TERRE, DANS LE NUMÉRO SUIVANT : RÊVE AU SOMMAIRE DU SANS TITRE DE LA PREMIÈRE SEMAINE D’AVRIL ACTUALITÉS : Exposition rêve et silence au centre Pompidou & festival rêve de convergence PHILOSOPHIE : Comment lire ses rêves? SOCIÉTÉ : Le rêve comme phénomène socioculturel : les sociétés à rêves, à l’instar des sociétés primitives. CULTURE : Interview le rêve du diable & la représentation du rêve dans les arts visuels SORTIES : L’industrie du rêve, festival de cinéma à paris
  51. REVIAL : Romain du Roi Léna Douani ECV, 2015 a

    A d D g G j J m M p P s S v V y Y b B e E h H k K n N q Q t T w W z Z c C f F i I l L o O r R u U x X SOURCE >> DRAW >> GLYPH ROMAIN DU ROI
  52. LETTERING : Leonard Léna Douani ECV, 2015 JEWELERY DAILY PRESS

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