Faire un site web, ça paraît souvent facile même pour ceux qui ne savent pas comment faire. Un peu de texte, deux ou trois images, une vidéo… il n’y a rien de compliqué. Et c’est vrai qu’il existe de nombreux outils facilitant la vie des créateurs de contenus en ligne de nos jours, parmi lesquels WordPress.
Mais produire un site web de qualité, c’est une autre histoire !
Derrière l’apparente simplicité d’un site ou d’un service web, nous verrons qu’il y a un très large spectre de sujets et de thématiques à prendre en compte pour assurer à nos utilisateurs une expérience réussie.
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Retranscription
# Diapositive 1
Merci pour l'accueil.
Aujourd'hui je vais donc vous parler de qualité web et essayer de vous aider à répondre à la question "est-ce que mon site est de qualité ?"
# Diapositive 2
Quelques personnes me connaissent déjà mais pour les autres je vais me présenter très rapidement avant de commencer.
Je m'appelle donc Luc Poupard et je suis actuellement développeur WordPress chez ProtonMail.
On recrute plein de profils d'ailleurs, donc n'hésitez à jeter un œil aux postes ouverts.
Je fais aussi partie de l'organisation de Paris Web depuis quelques années, et j'en suis président depuis 2020.
Pour ceux qui ne connaissent Paris Web est une association dont la mission et de promouvoir le développement d'un web accessible de qualité et ça prend principalement la forme d'une conférence annuelle dont la 17e édition aura lieu en octobre.
# Diapositive 3
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je vais juste faire un point sur ce que ça représente de faire un site web.
Pour beaucoup de personnes – même lorsque celles-ci n’ont pas les connaissances ou les compétences pour le faire, c’est facile de faire un site web et les gens s’imaginent qu’on peut en faire un en deux coups de cuillères à pot.
# Diapositive 4
En vérité, faire un site web ça implique une grande variété de connaissances et de compétences : ergonomie, performance, accessibilité, sécurité, référencement, formulaires, marketing, e-mails…
Bref, faire un site web, ce n’est pas si simple et ça demande de connaître un vaste panel de sujets.
# Diapositive 5
Au-delà des compétences, on doit aussi gérer des contextes d’utilisation illimités : des navigateurs différents, des systèmes d'exploitation différents, des tailles différentes, des rendus différents, des périphériques différents…
Faire un site web, ça veut dire être capable de gérer toutes ces différences. Bref, c’est pas si simple.
# Diapositive 6
Et là, je n’ai même pas parlé des technologies et des outils de développement qui ajoutent encore un autre niveau de complexité.
Oui mais c’est quoi la qualité web en fait ?
# Diapositive 7
Si on demande à quelqu’un ce qu’il faut pour qu’un site soit de qualité, les gens répondront qu’il faut qu’il soit beau, ergonomique, performant, etc.
Dans le fond, c’est pas faux. Dans la pratique, ça n’a aucun sens.
Beau, bien… ce sont des qualificatifs subjectifs qui dépendent fortement de la vision de chaque individu et donc leur culture personnelle. On ne peut pas évaluer la qualité d’un site dans ces conditions.
De plus, on ne peut pas ne pas avoir de défauts sur un site. Il y a en aura toujours. On ne peut pas faire un site parfait, la qualité d’un site sera toujours relative.
Bref, pour juger de la qualité d’un site web, il faut aller plus loin que ça.
# Diapositive 8
La chose la plus importante à retenir dès lors qu'on parle de qualité web, c'est que c'est un sujet transversal qui recoupe tous les sujets qu'on a pu voir avant.
Et on va voir ça dès maintenant.
# Diapositive 9
La meilleure illustration de cette notion de transversalité est le modèle VPTCS d'Opquast, conçu par Elie Sloïm et Éric Gateau en 2001 !
Ce modèle synthétise l’ensemble des attentes des utilisateurs, en 5 catégories qui correspondent au sigle du modèle.
Et chacune de ces catégories formalise une attente des utilisateurs.
- V pour visibilité : l’internaute veut trouver le site
- P pour perception : l’internaute veut naviguer sur le site
- T pour technique : l’internaute veut que le site fonctionne
- C pour contenus : l’internaute veut consulter des contenus de qualité
- S pour services : l’internaute veut utiliser des services de qualité
En répondant à chacun de ces 5 besoins, on est en mesure d’assurer le niveau de qualité d’un site web.
# Diapositive 10
D’un point de vue de la conception, le modèle nous permet aussi de retrouver l’ensemble des métiers et des compétences nécessaires à réalisation d’un site ou d’une application.
- Visibilité : communication, marketing, référencement…
- Perception : interface, ergonomie, design…
- Technique : code, hébergement, sécurité…
- Contenus : éditorial, rédactionnel…
- Services : e-commerce, relation client…
# Diapositive 11
Enfin le modèle permet aussi d’illustrer l’expérience globale de l’utilisateur d’un site.
Les contenus et services représentent la raison pour laquelle on utilise un site.
La visibilité, la perception et la technique représentent comment on perçoit et on interagit avec le site.
On retrouve aussi dans ce modèle la temporalité de l’usage d’un site, dans l’ordre des catégories.
La visibilité représente la phase avant la visite du site. La perception, la technique et les contenus représente la phase pendant laquelle on utilise le site. Et les services représentent la phase après les visites.
En d’autres termes, on peut distinguer la phase d’interaction avec l’interface du site (pendant la visite) et la phase globale d’expérience du site (sur tout le parcours de l’utilisateur, depuis sa recherche dans Google jusqu’à la livraison de sa commande à la maison, par exemple).
# Diapositive 12
Pourquoi je vous ai présenté ce modèle ?
C'est parce que c'est le socle de base de tout un éco-système mis en place par Opquast pour gérer la qualité des sites et applications web, dont je vais vous montrer les principaux outils.
# Diapositive 13
Le premier outil est la checklist d'assurance qualité.
Opquast a établi une liste de règles découlant du travail de synthèse fait pour élaborer le modèle VPTCS.
Une première liste a été publiée dès 2004 et actuellement on est à la 4e version qui se compose de 240 règles.
Ces 240 règles recouvrent l'ensemble des sujets qu'on a vus dans le modèle VPTCS et ont pour objectif, si elles sont toutes appliquées, de garantir un socle de base solide pour garantir la qualité de son site.
Il faut savoir que cette checklist est le fruit d’un travail communautaire de nombreux professionnels du web francophone.
Tous les 5 ans l'ensemble des règles sont réévaluées et de nouvelles peuvent être proposées. Elles sont débattues et si un consensus est trouvé, la règle est ajoutée à la checklist. Sinon elle est simplement abandonnées ou rejetée.
# Diapositive 14
Le second outil à notre portée est la certification Opquast.
Si la checklist est un outil puissant en soi, ça peut être compliqué de se plonger dedans de but en blanc.
Cette certification permet de s'approprier les règles mais plus globalement elle permet d’acquérir les fondamentaux pour comprendre et maîtriser les règles de qualité web et être en mesure d’agir en connaissance de cause
Il y a tout un parcours composé d’un guide de certification à lire, des articles, des vidéos à regarder, des quiz pour vérifier l’acquisition des connaissances tout au long de l’entraînement, jusqu’aux examens blancs pour se préparer à l’examen final.
Ce dernier se présente sous la forme d'un QCM de 125 questions à traiter en 1h30.
À la fin on obtient une note entre 0 et 1000, avec des paliers d’expertises à partir de 500 points.
# Diapositive 15
En complément de la checklist et de la certification, je conseille le livre Assurance Qualité Web..
Vous y retrouverez tout ce que j'ai pu vous présenter aujourd'hui mais bien plus encore. C'est vraiment la Bible de la qualité web.
Il y a aussi une communauté très active qui a développé ou mis en place des outils autour des checklists notamment, comme des extensions pour WordPress ou Drupal par exemple, qui permettent de faciliter l'usage au quotidien sur un projet.
# Diapositive 16
Merci de m'avoir écouté !