les enjeux et implications de sa recherche Thierry Pham UMons, Belgique Centre de Recherche en Défense Sociale °Institut Philippe Pinel de Montréal, Canada
des utilisateurs âgés de 9 à 16 ans se connectent au moins chaque semaine; 60% sont en ligne pratiquement tous les jours. • L’usage par les adolescents est le plus fréquent. Les enfants se connectent de plus en plus jeunes, (e.g. âge 7-8 au Danemark, en Suède, en Norvège et au Royaume-Uni). • L’usage d’internet est identifié comme étant élevé en Belgique, en Irlande et au Royaume-Uni (environ 43%), plus bas en Roumanie (33%). Le pourcentage le plus bas est en Italie (17%). (EU Kids Online, Livingstone et al, 2011).
la pornographie juvénile ( Seto, 2013). La quasi-totalité des Les consommateurs de pornographie juvénile sont des hommes (99%; Babchishin, Hanson et Hermann, 2011). s ont déjà regardé de Internet (Albright, 2008).
ans souvent étudiants Pas d’antécédents délictueux Collection à grande échelle Polymorphe Moyennement âgé, 40 ans Antécédents délictueux plus importants Risque plus élevé Plus actif Pervers Plus âgés, 49 ans Faibles antécédents délictueux -Solitaire: isolé, moins d‘implication virtuelle -Organisé: forte implication virtuelle sur réseaux
Généralisation abusive/ stéréotypes: • « Internet crée la pédophilie » • « Tous les cyber prédateurs se ressemblent » • « Cyber prédateurs sont davantage pervers que ceux qui abusent par contact » • Catégorisation massive: « tous pareils » • Gérer la disproportion de la demande : ampleur des réseaux sociaux et ses attentes
et aux adolescents par le biais d’internet • Rencontre des jeunes, production et collection d’images indécentes, réseaux avec d’autres agresseurs • Nous devons comprendre comment de tels agresseurs parviennent à atteindre leurs victimes, les rencontrer et les abuser sexuellement • Nous devons savoir quels enfants sont vulnérables et de quelle manière des actions préventives peuvent être mises en place • Importance des messages de prévention – dissémination au public, aux psychologues et tous autres professionnels travaillant avec des enfants vulnérables
Approche collaborative: Education, Justice Services psychologiques Réseaux sociaux,, Associations, Politiques. Programmes de traitement Et de prévention individualisés- Conscience chez parents & éducateurs Environnement en ligne sécure Comportement de l’agresseur, Risque & Intervention Contact minimal Degré de contact avec l’enfant Rencontre
législatif et empirique - Design du projet - Résultats d’interview - Jeunes gens en ligne - Sécurité, traitement & implications politiques - Prochaines étapes
« grooming » en ligne à ce jour. • Objectifs : - comprendre les différentes voies d’approche des agresseurs sexuels, les moyens de communication et le « grooming » en ligne des jeunes - Responsabiliser les décideurs politiques, les professionnels de première ligne, enseignants, soignants et les jeunes à gérer efficacement les risques en ligne • Co-fondé par l’Union européenne, à travers le programme Safer Internet Plus. Exécution de juin 2009 à décembre 2011.
en 2000 (Gottschalk, 2010); 2,660 rapports d’approches inappropriées (Centre pour Enfants Exploités & Abandonnés). § UK: 1 jeune sur 5 reçoit des sollicitations d’ordre sexuel, plus des 2/3 sont laissés sans surveillance en ligne (Davidson & Martellozzo, 2008). § CEOP: (11/2010): 6291 rapports via ‘panic button’, 66% ont relatés le “grooming” en ligne. Augmentation des images des jeunes dans la collection des délinquants.
sexuelle des enfants et la pornographie impliquant des enfants "(2009) décrit les défis dans la protection avec de grandes variations dans le droit pénal et son application. § Article 5 – « grooming » en ligne ‘Sollicitations d’enfants à des fins sexuelles’ (p5)… § chaque état membre assure que cette conduite est punissable par la loi § Les enfants en-dessous de l’âge de consentement, en vertu du droit national, des adultes s’arrangent pour les rencontrer à des fins d’ordre sexuel via un “système d’information”(p5).
images indécentes d’enfants sur Internet. § Peines maximales de 5 à 10 ans pour le trafic des êtres humains. § Une proposition serait de sanctionner le “grooming”, ainsi que s’assurer que les agresseurs ne peuvent pas récidiver dans un autre pays de l’UE. § Changer le terme d’usage “pornographie juvénile” par le terme “images indécentes”.
l’UE à initier une législation sur le “grooming” en ligne (s15, Sexual Offences Act 2003, England & Wales). § La Norvège a suivi l’exemple du Royaume Unis (2007), le Code pénal général civil, article 195. § La Suède a introduit une législation en 2009.
377ter. [1 Dans les cas prévus par le présent chapitre ou par les chapitres VI (corruption de la jeunesse, prostitution), et VII (outrage public aux mœurs). • le minimum des peines portées par les articles concernés est doublé s'il s'agit d'un emprisonnement, et augmenté de deux ans s'il s'agit de la réclusion, lorsque le crime ou le délit a été commis à l'encontre d'un mineur de moins de seize ans accomplis et que préalablement à ce crime ou à ce délit, l'auteur avait sollicité ce mineur dans l'intention de commettre ultérieurement les faits visés au présent chapitreou aux chapitres VI et VII du présenttitre. • Dans les cas visés à l'article 377, alinéas 4 à 6, l'augmentation du minimum de la peine prévue à l'alinéa 1er est limitée de telle sorte que, combinée à l'augmentation des peines prévue à l'article 377bis, elle n'excèdepas le maximum de la peine prévu.]
La personne majeure qui, par le biais des technologies de l'information et de la communication, propose une rencontre à un mineur de moins de seize ans accomplis dans l'intention de commettre une infraction visée au présent chapitre ou aux chapitres VI et VII du présent titre, sera punie d'un emprisonnement d'un an à cinq ans, si cette proposition a été suivie d'actes matériels conduisant à ladite rencontre.
Interviews avec des “stakeholders” (officiers de police, fournisseurs de traitement, etc.), revue de dossiers; développement d’un modèle théorique; revue de la littérature. - Interviews de 33 “groomers” au Royaume-Unis, en Norvège, en Italie et en Belgique. - Réunions de travail avec des parents, des enseignants et des jeunes.
s'agit juste d'un adulte qui parle à un enfant) vs nos lois sont suffisantes (ex: incitation à la débauche, outrage public aux bonnes mœurs). § Outils technologiques utilisés par les groomers : Tchats publics, réseaux sociaux (ex: Facebook, Netlog), blogs, plateformes de jeux (ex: WoW), tchats privés, MSN, GSM, Webcam. § Endroits où ils utilisent internet: chez eux, Wifi non sécurisé d’un voisin, cybercafés. § Agissent seuls, utilisent l'identité d'un jeune. § Choisissent un enfant vulnérable, non surveillé par les parents quand il est sur internet. § Utilisation d'un langage normal non séxué d'abord, puis d'un langage sexualisé. § Abuseurs sexuels comme les autres vs différents des autres agresseurs sexuels.. § Prévention via réseaux sociaux, mise en place de filtres.
aux agresseurs sexuels – non un groupe homogène. Quelles différences ? – haut QI mais pas particulièrement un haut niveau d’éducation – les compétences en TI semblent être premièrement auto- enseignées, observant la recherche en ligne et la famille § Ils font usage d’une série de matériels issus des TIC, de salons de “chat”, de réseaux sociaux, de sites de partage de fichiers et de plateformes de jeux, toujours dans le but d’entrer en contact avec des jeunes.
• Victime: • 85% fille • 15% garçon • Âge victime: • 13-15 ans: 85% • 5-10 ans 15% • 33% ont des antécédents de délits sexuels • 54% ont établi de contacts/images/avec victimes
en un amour mutuel § Pas d’images ni de groupe de contacts § Processus de contact long § Usage de leur propre identité § Rencontre physique Hyper-sexué § Déshumanisent les jeunes § Grande collection d’images (75000) § Contact avec d’autres agresseurs § Adapte identité à sexuelle § Méthodes rapides de contacts interpersonnels Agresseur ajusté § Focalisés sur leurs besoins propres § Croyance que les jeunes sont mâtures et provoquants § Collection réduite d’images § Contact adapté / miroir avec la victime § Usage de leur propre identité ou d’une fausse
§ Addiction – Tendu si pas en ligne § Désinhibition – Anonymisme (pour le jeune et le “groomer”) – Normalisation des conduites sexuelles explicites Dissonance § Images d’adultes et d’enfants & “Chat” – Abus justifiés – Fantasmes – Escalade des comportements § Attitudes supportant le délit – Minimisation des méfaits – Raisons socio-affectives – Lieu de contrôle externe • Perceptions, comportements des jeunes – Pseudos à connotation sexuelle – “Chat” d’ordre sexuel
– Cache des images/ chat – Multiple hardware & téléphones § Espaces personnels – Forums privés – Bascule sur le téléphone § Géographie – Victime localisée différemment par rapport à la résidence du groomer
Scan – Cartographie – Aléatoire – Présentation virtuelle § Identité – Soi – Changements mineurs – Autres §‘Je n’ai jamais utilisé ma propre identité, vous changez le nom, …’ § Contact – Rencontres unique ou multiples – Variation dans le temps passé en ligne – Divers styles § Désensibilisation & Intensité – Requête d’ordre sexuel §“Vous les testez en demandant s’ils ont déjà fait si ou ça et vous voyez s’ils sont réceptifs” – Incitations – Menaces § Résultats – Collection d’images – Rencontres avec des jeunes
un amour mutuel § Pas d’images ni de groupe de contacts § Processus de contact long § Usage de leur propre identité § Rencontre physique Hyper-sexué § Déshumanisent les jeunes § Grande collection d’images § Contact avec d’autres agresseurs § Fausse identité ou identité à connotation sexuelle § Méthodes rapides de contacts interpersonnels Agresseur adapté § Focalisés sur leurs besoins propres § Croyance que les jeunes sont mâtures et provoquants § Petite collection d’images § Discours adapté au contact avec la victime § Usage de leur propre identité ou d’une fausse
du projet. Pas de contact avec les victimes. § Les thèmes abordés concernent l'âge, le choix des victimes, le type d'approche employée par le groomer et la réponse des victimes. § Malgrés que l'échantillon ne soit pas statistiquement significatif, les victimes décrites par les “groomers” dans cette recherche sont plutôt des adolescentes.
grand besoin d'affection, d'attention, difficultés dans les relations avec les parents. A la recherche 'd'amour' en ligne- d’une véritable relation. La victime ne dénonce pas l'agresseur pour préserver la « relation ». § Prise de risques: recherchent l'aventure, sont désinhibés, croient qu'ils ont le contrôle. Moins connus pour les risques familiaux. Sensibles à la non dénonciation car chantage. - ce comportement est utilisé par les groomers comme une preuve de coopération ou une tentative de séduction. § Résilients: coupent dès que l'approche est considérée comme “bizarre”. Adoptent des comportements qui les mettent en sécurité. Base familiales sécures. Palmer, 2006, Davidson & Martelozzo, 2008
de ces filles manquent de contact avec les adultes...elles se sentent en sécurité avec moi... J'ai toujours pris mon temps.» § “Quand une fille disait qu'elle m'aimait, c'était plus facile” Auto-mutilation § Auto-mutilation observée lors de la rencontre physique. Estime de soi § Accordent de l'importance à l'image corporelle- les groomers exploitent cela en faisant des compliments.
avait besoin d'attention dans sa vie, elle disait qu'elle avait perdu sa mère et que son beau-père abusait d'elle” § “Elles n'avaient pas de “hang ups”, elles avaient déjà été abusées”. Rupture familiale § Cherchent des gens jeunes, des enfants de parents séparés. § Les agresseurs ont besoin de percevoir le jeune comme ayant le contrôle de la rencontre: – “Elle a commencé à me harceler pour aller en ligne et lui parler” – “Elle pouvait en sortir à tout moment et et elle le savait – “Elles me demandaient”, convaincus qu'ils sont adultes, qui est la victime? »
Inclus l'usage de noms sexualisés; utilisation des “chat” sexuels; la population des “chat” pour adultes; envoyer des images explicites. Les groomers en ligne sont à la recherche de cela: – “Elle disait qu'elle aimerait baiser un homme plus âgé” – “Une fille m'a dit: voudrais-tu me voir nue?” – “Elle m'a dit : salut j'ai 16 ans et cherche à “chatter” avec un homme de 50 ans” § Cependant, les confidences en ligne ne reflètent pas toujours la réalité: – “Elle était très calme lorsque l'on s'est rencontré, même après plusieurs rencontres elle ne disait pas grand chose” – “Elle s'est présentée comme féminine et mature mais lorsque nous nous sommes rencontrés, j'ai su que c'était juste un masque...”
ont pour conséquence que certains agresseurs se sont fait refuser dans des termes clairs. – “Ce n'était pas facile avec les jeunes filles à qui ont avait dit de ne pas parler aux hommes de plus de 20 ans” – “Quand j'ai présenté mon identité, on m'a dit 'va te faire foutre'”‘ – “Parfois elles se déconnectaient et je les oubliais”. – “je n'allais pas plus loin si la fille disait 'non', j'en cherchais juste une autre”.
Adapté Centré sur ses besoins Hyper- sexualisé Vulnérable Prise de risques Résilient Agresseurs Jeune Profil Psychologique Attachement/vulnerabilité Désinhibition/régulation Contexte & facteurs de protection
only » diffèrent des agresseurs sexuels avec contact et des délinquants sexuels « mixtes ». Ceux qui commettent leurs délits en ligne et hors ligne semblent constitue un groupe à haut risque. Les cyberdélinquants sexuels possèdent plus de barrières psychologiques à commettre des infractions sexuelles avec contact. Ils présentent notamment moins de tendances antisociales, plus d’empathie envers les victimes et plus de contrôle de soi
vertu de son côté, pourquoi évaluer ? • Nombreux mais peu évalués • Sécuritaire est moins sympathique que la prévention • Quelles sont les incidences spécifiques des stratégies de prévention spécifiques? • Eviter la dissémination des programmes non efficaces, fondés sur choix sociaux/moraux/préjugés (empathie)
car nouveauté de la bulle internet • Réseaux sociaux/macro-sociaux • Collaboration internationale nécessaire en relation avec la puissance des opérateurs (Facebook) • Collaboration avec le terrain pour établir une base de données recherche-pratique
qui requière une réponse flexible et multi-disciplinaire: Gérer le grooming en ligne Mettre en place des programmes de sécurité Prise de conscience des parents et des éducateurs Environnement en ligne sécurisant Intervention et mesure du risque au niveau des agresseurs
Les jeunes aiment faire de nouvelles expériences – sur Internet également – et ne connaissent pas toujours leurs limites. Ils peuvent ainsi, sans s’en rendre compte, être victimes de grooming. Les rencontres en ligne ne sont pas non plus toujours innocentes. La prudence est donc de mise quand on noue des contacts avec des inconnus sur le web. Mais en tant que parent, comment réagir si un problème survient ? Qu’est-ce que le grooming ? Le grooming désigne la stratégie de sollicitation d’un mineur par un adulte, qui s’efforce d’affaiblir la résistance et les inhibitions du jeune à des fins sexuelles. Après avoir gagné sa confiance, le groomer demande au jeune d’envoyer des photos de lui (partiellement) nu et s’en sert ensuite pour tenter de le manipuler et de l’abuser sexuellement. L’abus sexuel peut aussi bien se dérouler en ligne (via une webcam, une session de chat, un mail…) que hors ligne (lors d’une rencontre réelle). Le grooming est-il passible de poursuites ? Depuis peu, le grooming est désigné comme un fait passible de poursuites dans le Code pénal, même s’il se produit uniquement en ligne. D’autres faits qui accompagnent souvent le grooming, tels que le harcèlement, l’attentat à la pudeur et l’outrage aux bonnes mœurs, sont également repris dans une disposition du Code pénal et sont dès lors condamnables. Le fait de (faire) réaliser des images à caractère sexuel de mineurs relève de la législation applicable en matière de pornographie enfantine.
La victime de grooming ou un de ses proches peut déposer plainte auprès de la police locale. Pour que la police puisse enquêter, il est important de fournir des preuves matérielles : échanges d’e-mails, sessions de chat avec mention de la date et de l’heure, SMS, photos… Il ne faut certainement pas sous-estimer les conséquences psychologiques du grooming. Outre la souffrance liée à l’abus physique, la confiance et l’assurance du jeune sont souvent fortement ébranlés. Une aide psychologique peut donc s’avérer nécessaire. N’hésitez pas à contacter Child Focus si vous avez des questions sur le grooming ou si vous y êtes confrontés. Nous sommes là pour vous aider ! Les jeunes et les rencontres en ligne Les adolescents qui connaissent leurs premiers émois amoureux aiment souvent se livrer à de nouvelles expériences, en ligne comme dans la vie réelle. Il s’agit là d’une attitude tout à fait normale! Les réseaux sociaux ou les applications de rencontres en ligne (Tinder par ex.) leur permettent d’entrer en contact avec un nouvel amour potentiel. Ces échanges en ligne excitants font partie du processus d’expérimentation propre à votre enfant. Convenir d’un rendez-vous avec un parfait inconnu n’est bien sûr pas une bonne idée, mais prenez la peine de parcourir les conseils ci-dessous. Ils peuvent vous aider à éclairer votre enfant, de façon positive, sur les précautions à prendre en matière de rencontres en ligne. Lisez également ici comment bien faire de nouvelles rencontres en ligne.