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September 10, 2019

Résumé WORKSHOP Méthodologie de la Recherche en orthophonie (UE.12.a CFUO de Nantes)

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  1. UE12a – Méthodologie de la Recherche Master 1 Méthodologie de

    la recherche et Indications cliniques pour l’intervention orthophonique UFR Santé & Médecine Nantes – Université de Nantes Intervenant : G. DUBOISDINDIEN (MsC, PhD) – [email protected] Résumé du cours : Le mémoire de Master s’envisage comme l’aboutissement d’un travail de recherches original par lequel l’étudiant doit témoigner d’une réelle capacité de raisonnement, tel qu’enseigné dans les cours de master et de licence, et de son application à un sujet précis (Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Lien ici). Il s’agit donc d’un travail à caractère scientifique et clinique dont l’objectif est d'apporter une analyse précise ou une réponse précise à une problématique donnée ou un besoin clinique constaté. Ceci nécessite une démarche systématique, qui évite la répétition de lieux communs pour se concentrer sur la rigueur de l’argumentation, la présentation des différents points de vue sur la question, la justification des thèses avancées. Les pré-requis pour réaliser ce travail sont de 3 ordres : 1) humain : l’encadrement du projet et la motivation/bien-être de la dyade étudiant-directeur voire triade : en incluant les participants de l’étude si tel est le cas ; 2) technique : les outils, méthodes, références et moyens nécessaires à l’aboutissement de ce travail de fin d’études ; 3) éthique : en respectant les droits et les devoirs éthiques vis-à-vis des patients, des participants et des collaborateurs que l’étudiant va rencontrer. Par ailleurs, les orthophonistes sont encouragés par la Haute Autorité de Santé (HAS) à développer leur pratique professionnelle en accord avec les connaissances scientifiques actuelles afin de proposer une prise en charge efficace auprès des patients qu’ils accueillent en consultation. L’Evidence-Based Practice (EBP) répond à cet enjeu pour la prise en charge. En effet, selon l’orthophoniste américaine Christine A. Dollaghan cette approche permet de guider le clinicien dans ses choix cliniques au regard des preuves dont il dispose qu’elles soient scientifiques mais également issues de son expérience clinique personnelle, tout en accordant une place de choix aux préférences du patient. Les auteures belges Durieux, Pasleau et Maillart (2012) ajoutent que : « l’EBP est une méthodologie permettant de réduire l'incertitude lors d'une décision clinique. Elle fournit une aide au choix thérapeutique en se basant sur les meilleures « preuves » issues de la recherche scientifique et l'expérience clinique, tout en tenant compte des préférences du patient (2012 : 1) ». D’après Lemoncello et Hess (2013) ou encore en nous basant sur les recommandations du Royal College of Speech and Language Therapy au Royaume-Uni (RCLST, 2006 : 2006) et l’American Speech and Hearing Association (ASHA : 2019), l’EBP devrait étayer toutes
  2. les décisions cliniques dans les champs de la prévention, de

    l’évaluation, du diagnostic, du traitement et pour la finalisation d’une prise en charge. Toutefois, la mise en place d’une démarche EBP est assujettie à de nombreuses limites et variables qui peuvent rendre le travail de l’étudiant et du futur clinicien complexes (Durieux et al., 2016 ; O’connor et al., 2009 ; Broch, 2008 ; Maillart & Durieux, 2006 ; Zipoli et al., 2005, Mejias, 1999, Haack, 1993). Nous relevons chez les tenants du domaine quelques exemples d’obstacles pour le cliniciens et l’étudiant : - ne se sentent pas légitimes à développer une méthodologie d’extractions de données probantes pour leur pratique (Hegarty et al., 2018 ; McCurtin & Healy, 2016) ; - ne s’estiment pas au fait des biais méthodologiques et cognitifs quant à l’analyse critique des informations qu’ils ont/auront en main (Kahneman, 2012 ; Furlong et al., 2018) ; - pour les non-anglophones, l’accès à la connaissance est entravé par les écrits scientifiques en langue anglaise (Cattini & Clair-Bonaimé, 2017); - l’avis des pairs est difficile à mettre en doute (Burnham, 1990); - l’avis d’un enseignant est difficile à mettre en doute ou l’argument d’autorité prime ; - Décalage marqué (réel et imaginaire) entre la clinique et la recherche (Joffe & Pring, 2008 ; Hegarty et al., 2018 ; McCurtin & Healy, 2016) ; Etcetera. En filigrane de ces constats, la tâche de l’étudiant ou du clinicien qui souhaite développer sa pratique professionnelle aux regards des preuves externes (publications, documentations probantes et sourcées) et des preuves internes (données du patient) n’a jamais été aussi ardue qu’aujourd’hui avec l’amplification et la diversification des informations disponibles. En effet, l’information transite désormais à travers de nombreux canaux qui transmettent rapidement des événements sociétaux, ce qui la rend facilement accessible pour la population. Cependant, depuis les années 2000, plusieurs lanceurs d’alerte issus de la société civile, du milieu scientifique, médical et politique ont souvent décelé des biais issus de cette information notamment le manque de sources et de données factuelles. Cela entrave la compréhension éclairée de ces faits auprès du public (Bricmont, 2016 ; Maisonneuve, 2019 ; Broch, 2008). Dans ces conditions, beaucoup de croyances peuvent être avancées et être tenues pour vraies. L'utilisation de la pensée critique peut nous rapprocher au plus près de l'état des connaissances actuelles ou de la vraisemblance d'un fait exposé, aux regards des preuves existantes. Cela permet notamment de caractériser de ce que l’on sait (connaissance) de ce que l’on croit savoir (croyance). Les orthophonistes ne sont pas exemptés de cette problématique cruciale qui entrave une approche éclairée et éthique des soins du patient dans la décision de soin. Pour finir, l’élaboration d’un travail académique aussi rigoureux que la rédaction d’un mémoire de fin d’études, génère de nombreuses inquiétudes pour l’étudiant (Zaki, 2006 ; Hermetet et al., 2019). Les travaux de recherche ont vocation à éprouver une problématique et les questions de recherche qui lui sont rattachées en caractérisant les ressorts des processus physiologiques, sociaux, cliniques, curatifs, rééducatifs qui peuvent être en jeux. L’écriture quant à elle doit traduire la rigueur du raisonnement de l’étudiant et la finesse de son interprétation. Enfin, la dimension psycho-affective attachée au « fruit de son travail » dans un domaine à l’interface des Sciences Médicales et des Sciences Humaines et Sociales, peut être difficile à relativiser dans un parcours de formation initiale. Cette attitude académique ne va pas de soi et le cours proposé se donne également pour objectif de développer ces considérations fondamentales avec les étudiants.
  3. Pour ce faire le département d’orthophonie de Nantes propose en

    septembre 2019 et en novembre 2019, le Workshop Méthodologie de la recherche et Indications cliniques pour l’intervention orthophonique intégré à l’UE 12.a. En première instance, nous développerons d’un point de vue sociétal, une démarche orientée sur la sensibilisation aux Sciences et Pseudosciences (Cours 1), pour documenter ensuite, d’un point de vue clinique, l’approche dite en Evidence-Based Practice (Cours 2). Ces deux premières sessions de ce workshop serviront de socles aux approches plus techniques orientées sur l’analyse des niveaux de preuves (Cours 3), la construction d’un design expérimental et l’extraction des données avec des rappels réguliers sur la dimension éthique qui prédomine dans le cadre d’une approche scientifique clinique (Cours 4 & 5). Au mois de novembre, une session de 3 heures (Cours 6) sera proposée afin de faire le point sur le contenu pédagogique de ce cours ainsi qu’une restitution sur le travail continu demandé. Ce workshop alterne entre des sessions de documentations théoriques, d’illustrations techniques et d’ateliers collectifs entrecoupés de phases d’auto-évaluation des connaissances. Le plan des cours est fourni dans un document annexe. . Références bibliographiques indicatives : Cette bibliographie est susceptible d’être enrichie. Merci de vous reporter au document Bibliographie du Workshop complète en annexe. BAILLARGEON, N., & CHARB. (2006). Petit cours d'autodéfense intellectuelle. Lux. BROCH, H. (2008). L'art du doute: Ou comment s' affranchir du prêt-à-penser. CATTINI,J., & CL AIR-BONAIME,M. (2017). Evaluation des pratiques professionnelles, Practice-Based Evidence et Evidence-Based-Practice en orthophonie. Rééducation Orthophonique (272) DOLLAGHAN, C. A. (2007). The handbook for evidence-based practice in communication disorders. Baltimore, MD: Brookes Publishing. DURIEUX, N., PASLEAU, F., VANDENPUT, S., DETROZ, P. & MAILLART, C. (2012). L’Evidencebased practice et les logopèdes en Communauté française de Belgique: Résultats préliminaires d'une enquête. Cahiers de l'ASELF, 9(4), 30-35. GLASZIOU, P. (2005). Evidence based medicine: Does it make a difference? Make it evidence informed practice with a little wisdom. BMJ, 330, 92. GREENHALGH, T. (2010). How to read a paper: The basics of evidence-based medicine (4th ed.). Chichester. England: Wiley-Blackwell. KALDIJAN, L.C., WEIR, R.F. & DUFFY, T.P. (2005). A clinician’s approach to clinical ethical reasoning. Journal of General Internal Medicine, 20, 306-311. HERMETET, C., ARNAULT, É., GABORIT, C., COILLOT, H., FLORENCE, A. M., DIOT, P., ... & GRAMMATICO- GUILLON, L. (2019). Prévalence et marqueurs de risque d'anxiété et de dépression chez les étudiants en santé : PréMaRADES. La Presse Médicale, 48(2), 100-108.
  4. HIGGINS, J. P., & GREEN, S. (EDS.). (2011). Cochrane handbook

    for systematic reviews of interventions (Vol. 4). John Wiley & Sons. HOPPER, T., BOURGEOIS, M., PIMENTEL, J., DEAN QUALLS, C., HICKEY, E., FRYMARK, T. & SCHOOLING, T. (2013). An Evidence-Based Systematic Review on Cognitive Interventions for Individuals With Dementia. American Journal of Speech-Language Pathology, 22, 126‑145. LAFAY, A. & CATTINI, J. (sous presse). L’efficacité des interventions en mathématiques chez les enfants ayant des troubles intellectuels ou dans le cadre de syndromes génétiques : synthèse narrative d’une série de revues de littérature systématiques. LEMONCELLO, R. & NESS, B. (2013). Evidence-Based Practice & Practice-Based Evidence Applied to Adult, Medical Speech-Language Pathology. Perspectives on Gerontology, 18, 14. LILIENFELD, S. O., RITSCHEL, L. A., LYNN, S. J., CAUTIN, R. L. & LATZMAN, R. D. (2014). Why Ineffective Psychotherapies Appear to Work: A Taxonomy of Causes of Spurious Therapeutic Effectiveness. Perspectives on Psychological Science: A Journal of the Association for Psychological Science, 9(4), 355‑387. MAILLART, C. & DURIEUX, N. (2015). L’evidence-based practice à portée des orthophonistes: Intérêt des recommandations pour la pratique clinique. Rééducation Orthophonique. MCCURTIN, A. & RODDAM, H. (2012). Evidence-based practice : SLT’s under siege or opportunity for growth ? The use and nature of research evidence in the profession. International Journal of Language and Communication Disorders, 47(3), 348-350. MONVOISIN, R. (2007). Pour une didactique de l'esprit critique-Zététique et utilisation des interstices pseudoscientifiques dans les médias (Doctoral dissertation). O'CONNOR, S. & PETTIGREW, C. M. (2009). The barriers perceived to prevent the successful implementation of evidence-based practice by speech and language therapists. International Journal of Language and Communication Disorders, 44, 1018-1035. OCEBM Levels of Evidence Working Group (2011). PLANTE, E. (2004). Evidence based practice in communication sciences and disorders. Journal of Communication Disorders, 37(5), 389-390. PERRENOUD, P. (2015). Pédagogie différenciée: des intentions à l'action. ESF Sciences Humaines. RICHARDSON, W. S., WILSON, M. C., NISHIKAWA, J. & HAYWARD, R. S. A. (1995). The wellbuilt clinical question: A key to evidence-based decisions. ACP Journal Club, 123, A12. SACKETT, D. L., ROSENBERG, W. M., MUIR GRAY, J. A., HAYNES, R. B. & RICHARDSON, W. S. (1996). Evidence based medicine: What it is and what it isn’t. BMJ, 312, 71-72. SACKETT, D. L., STRAUS, S. E., RICHARDSON, W. S., ROSENBERG, W. & HAYNES, R. B. (2000). Evidence- based medicine: How to practice and teach EBM (2nd ed.). Edinburgh, Scotland: Churchill Livingstone. RAMUS, F., & GAUVRIT, N. (2017). La pseudoscience des surdoués. Repéré à http://www. scilogs. fr/ramus-meninges/la-pseudoscience-des-surdoues. STRAUS, S. E., GLASZIOU, P., RICHARDSON, W. S. & HAYNES, R. B. (2011). Evidence-based medicine: How to practice and teach it (4th ed.). Edinburgh, Scotland: Churchill Livingstone.
  5. TONELLI, M. R. (2006). Integrating evidence into clinical practice :

    An alternative to evidence-based approaches. Journal of Evaluation in Clinical Practice, 12, 248-256. VALLINO-NAPOLI, L. D. & REILLY, S. (2004). Evidence-based health care: A survey of speech pathology practice. Advances in Speech Language Pathology, 6, 107-112. ZIPOLI, R. P., JR. & KENNEDY, M. (2005). Evidence-based practice among speech-language pathologists: Attitudes, utilization, and barriers. American Journal of Speech-Language Pathology, 14, 208-220. ZAKI, L. (2006). L'écriture d'une thèse en sciences sociales : entre contingences et nécessités. Genèses, (4), 112-125. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Déclaration d’intérêt et prévention : Je déclare sur l’honneur, moi, Guillaume Duboisdindien, intervenant au titre d’enseignant-vacataire à l’Université de Nantes Santé & Médecine, pour le Workshop intégré à l’UE12a au sein du Centre de Formation Universitaire en Orthophonie, intitulé : Méthodologie de la Recherche, être dégagé de tout lien et conflit d’intérêt ( Le code de la santé publique (articles Santé Publique L. 1451-1, L. 1452-3, R. 1451-1) [lien HAS ici] Mes financements en tant que chercheur et orthophoniste sont produits par des instances publiques (consulter site professionnel) et j’atteste ne pas être intégré à un organisme de formation privé ou toute autre activité portant à un parti-pris pouvant porter préjudice à l’intégrité intellectuelle des propos pédagogiques tenus auprès d’un public d’étudiant.e.s et de professionnels de santé. A Nantes, le 10/09/2019, Guillaume DUBOISDINDIEN.